Sous cette page de couverture de « The Economist » de ce vendredi la légende est sans ambiguïté: la crise des banques italiennes sera la prochaine crise européenne. Pas le Brexit. Les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris du nombre d’interventions sur le thème de l’effondrement économique et financier de l’Italie. Cette inquiétude récurrente vise à la fois la santé des banques et l’endettement souverain du pays. Ni Berlusconi, ni Letti, ni Monti, ni Renzi n’ont réussi a juguler la gangrene.
Depuis mars 2011, j’ai eu l’occasion de préciser ces inquiétudes a de nombreux dirigeants européens et lors d’interventions publiques. Elles reviennent au-devant de la scène à travers une crise qui a forcé le gouvernement italien d’intervenir en infraction de la loi européenne pour sauver des institutions financières au bord de la faillite. En urgence, une autorisation de financement de six mois a été décidée, alors que la Commission mettait l’Espagne et le Portugal à l’amende.
La Banque Centrale Européenne regorge de titres italiens
Si la situation ne s’est pas détériorée aussi vite que prévu, c’est grâce -ou à cause des-interventions de la Banque Centrale Européenne. Nul ne sera surpris que la BCE ait déployé des moyens extraordinaires pour soutenir l’Italie. C’est d’autant plus dramatique que la dette de la péninsule est à plus de 132 % du PIB pour un montant de 2.300 milliards d’euros. Pour information, la dette grecque est un probleme de 170% et de 300 millions.
On ne pouvait ignorer la gravité de la situation. Or les banques italiennes ont un pourcentage de dette souveraine qui atteint de telles proportions que la demande de la commission de limiter l’encours de dette souveraine propre des banques a été rejetée par le véto du premier Ministre italien, Matteo Renzi. La limite était de 10% des actifs des banques et l’Italie est à 10,4% auxquels il faudrait ajouter les 7% de risques souverains. On se sert avant d’assurer la stabilité financière des banques: a 1,43% pour dix ans, les obligations italiennes sont subsidées d’au moins 3%. Continuer la lecture de L’Italie s’effondre pendant que les politiciens s’empoignent sur Brexit.