EUROPE (NOVOpress)
Berlin et Paris ont envoyé à Bruxelles un document de travail préconisant une gouvernance économique au niveau de la zone euro. Devant l’échec de la zone euro, la fuite en avant.
David Cameron joue-t-il le rôle d’épouvantail pour les europhiles ? C’est peu après sa victoire et son engagement d’organiser un référendum sur la sortie de l’Europe en Grande-Bretagne (et celle de l’eurosceptique polonais Andrzej Duda) que la France et l’Allemagne sortent de leur chapeau une contribution préconisant la mise en place d’un gouvernement économique de la zone euro. Une vieille réclamation française, mais une première pour l’Allemagne, qui, jusqu’à présent, croyait à une Europe encadrée par des règles plus qu’à une union définissant une politique commune.
L’objectif affiché ? Plus de croissance et de convergence au niveau européen, la tenue des déficits semblant être mise au second plan. Finies l’austérité et la réduction des déficits comme alpha et oméga de l’union, ce pourrait être le côté positif de cette démarche. La France et l’Allemagne ont en effet tiré les leçons de l’échec des années de crise financière, où l’UE s’épuisait à colmater les brèches, trouvant des solutions d’urgence pour « sauver » l’Irlande, le Portugal, la Grèce, précipiter l’Union bancaire… Ils acceptent enfin d’aller au bout de la démarche fédéraliste, une monnaie commune sans politique commune étant par nature vouée à l’échec.
Il ne faut donc pas s’y tromper : le carcan européen qui pèse sur les pays ne ferait que se renforcer.
Selon la contribution commune franco-allemande, plus question de piloter son économie chacun dans son coin. Chaque année, un sommet de chefs d’État serait consacré à la définition d’une politique commune.
La Commission ferait alors des propositions, qui seraient discutées au sein de l’Eurogroupe, l’instance qui réunit les ministres des Finances de l’UE. Sa capacité d’action serait d’ailleurs renforcée en donnant plus de moyens et de capacité d’action au président de ce groupe. Se dessine en filigrane la création d’un poste de ministre des Finances de la zone euro, qui aurait aussi une fonction de représentation dans les instances internationales.
Afin d’habiller cette nouvelle structure des indispensables oripeaux démocratiques, Merkel et Hollande envisagent la mise en place de « structures dédiées spécifiques à la zone euro au sein du Parlement européen ». (Traduire : une commission parlementaire d’enregistrement des décisions prises par la commission et avalisées par l’Eurogroupe).
L’objectif affiché est donc très louable : assurer plus de croissance au niveau européen, doper la compétitivité et l’emploi tout en maîtrisant les finances publiques de la zone euro. Comment s’y prendre ? Devant le constat d’une zone économique ayant une monnaie commune, mais des structures économiques et sociales radicalement différentes, le maître mot sera de
favoriser la convergence réelle des économies de la zone euro
Cela passera donc par le renforcement du marché intérieur (bancaire, capitaux, industrie, services, numériques, énergie…), mais aussi par une harmonisation de Continuer la lecture de Europe : les fédéralistes poussent leurs pions