Débat Mediapart avec J.-L. Mélenchon – Partie 3 par lepartidegauche
Cela paraît le sauf-qui-peut, à gauche. Sentant le désastre du 25 mai arriver à toute allure, tout est fait pour limiter les dégâts. Ainsi, Edwy Plenel et l’équipe de Médiapart avaient-ils invité Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuelle Cosse (les Verts) à débattre, près de trois heures durant, de la question européenne. La première partie parlait de la répartition des richesses, la deuxième de rompre et refonder l’Europe. Tout cela en près de deux heures. Je vous avoue que c’est au-dessus de mes forces.
Par contre, j’ai regardé la troisième partie, qui ne dure que 38 minutes. Deux choses m’ont marqué. Je ne parlerai pas beaucoup d’Emmanuelle Cosse, qui annonce clairement la couleur : défendre une Europe fédérale qui en finisse avec l’Etat-Nation. Cela a le mérite d’être clair, et de confirmer que les prétendus écologistes sont les larbins du mondialisme. Sans oser dire qu’ils sont prêts à aller jusque là, les deux autres nous font le coup d’une autre Europe, qu’il faut construire.
Cambadélis et Mélenchon viennent de l’extrême gauche trotskiste, et essaient par ailleurs de justifier leur engagement actuel. Le premier nous fait le numéro du pragmatisme, pour mieux nous enfumer, tandis que le second essaie de nous expliquer qu’il est un aiguillon indispensable à la société française.
En outre, ces deux anciens militants de l’OCI nous font le coup de rendre hommage à leurs militants, présentés comme des personnages exemplaires qui consacrent leur vie à la cause. Se moquent-ils du monde ? On n’est plus au 19e siècle ou au 20e siècle, quand militer politiquement à gauche exposait à perdre son emploi, voire parfois à subir des violences physiques de la police. Etre militant de gauche, aujourd’hui, que cela soit au Parti socialiste, chez les Verts ou à Parti de gauche, ne comporte aucun risque, bien au contraire. Cela permet très souvent de trouver un emploi dans une collectivité territoriale, d’être prioritaire pour un appartement, d’être salarié dans une association satellitaire de la gauche, et de trouver du boulot au fiston ou à la belle-mère. Aucun interdit professionnel, aucun risque d’agression, c’est gagnant-gagnant.
Les seuls militants qui prennent des risques, physiquement, professionnellement, et au niveau relationnel, sont ceux qui évoluent dans la mouvance de Marine Le Pen, chez les Identitaires, ou autres groupuscule diabolisé. Eux exposent leur sécurité, celle de leur famille, et risquent souvent leur travail, voire davantage quand on s’appelle Estéban ou Samuel.
Mais c’est dans la façon d’évoquer les militants du Front national, et leur parti, que Cambadélis et Mélenchon montrent ce qu’ils sont vraiment : des policiers du système, des Continuer la lecture de Cambadélis et Mélenchon défendent l’euro et insultent les pauvres qui votent mal →