Il faut lire Michéa. C’est un des rares intellectuel intéressant en France. Longtemps ignoré par les média, il est enfin reconnu à sa juste valeur. Mais trop tard. Car si sa critique du progrès et de la gauche est encore pertinente, son obsession anti-libérale, sa confiance aveugle envers le peuple et sa vision angélique des petites gens, le rendent tour à tour doctrinal, naïf et utopiste.
Malgré tout c’est un digne héritier de la pensée situationniste de Debord, de la critique anti-totalitaire de Socialisme et Barbarie et de la vision conservatrice de Georges Orwel. Pour toutes ces raisons, il faut donc lire Michéa.
(Cette émission contient un interview d’un jeune militant du Front National fort intéressant. Loin de la caricature qu’en font généralement les média. Curieux de la part de France Inter qui est le plus grand repaire de gauchistes endoctrinés que nous ayons en France..)
Très bon article dans Marianne. Une fois n’est pas coutume. Depuis la prise en main par des anciens du Nouvel Obs, cet hebdo est devenu illisible et merdeux.
Jean-Claude Michéa: “Pourquoi j’ai rompu avec la gauche”
Au moins depuis la parution d’Impasse Adam Smith en 2002, un livre de Jean-Claude Michéa est toujours attendu. Avec jubilation. Ou avec un fusil, c’est selon. D’abord parce que la parole de ce philosophe, nourri à la pensée de George Orwell, de Guy Debord et du meilleur Marx, est extrêmement rare dans les médias. Ensuite parce qu’il appartient à cette espèce politiquement ambidextre, hélas si peu représentée et si mal comprise, capable de se montrer aussi cruel à l’égard d’une gauche libérale qui s’autocaricature en valorisant toutes les prétendues transgressions morales et culturelles, qu’il sait se montrer lucide à l’égard de l’incroyable cynisme des dirigeants de la droite actuelle (Sarkozy et Copé en tête), lorsqu’ils se posent en défenseurs des «petites gens», que vient en fait piétiner tout leur programme économique, voué à l’expansion illimitée des intérêts du CAC 40.
Disons-le d’emblée : les Mystères de la gauche (Climats) est le livre que l’on espérait depuis plusieurs années de la part de Michéa. Sur plusieurs points capitaux, celui-ci s’explique en effet. Notamment sur son refus définitif de se réclamer de «la gauche», pour penser le front de libération populaire qu’il appelle de ses vœux. «La gauche», un signifiant-maître trop longtemps prostitué, et qu’il juge désormais «inutilement diviseur, dès lors qu’il s’agit de rallier les classes populaires». Continuer la lecture de Où est la vraie gauche aujourd’hui ? (émission radio avec Jean-Claude Michéa) →