Souvent, ex-président varie. Voici que Nicolas Sarkozy fait son retour. Il l’avait pourtant dit, juré, craché : la politique, pour lui, c’était fini. Flashback.
Nous sommes le 21 janvier 2012, la campagne présidentielle bat son plein. Lors d’un voyage en Guyane, Nicolas Sarkozy évoque devant les journalistes son avenir en cas de défaite. Il se décrit en toxicomane de la politique :
L’aiguille, il faut savoir la retirer progressivement. »
Nicolas Sarkozy fait le geste de celui qui retire la seringue de son bras. S’il est battu, ce sera le sevrage, il arrêtera la politique « complètement ». Il sourit :
Vous ne me verrez plus. »
A la question de savoir ce qu’il choisirait entre le Carmel et l’UMP, après sa vie de président, Nicolas Sarkozy déclare : « Je préfère encore le Carmel. Au Carmel au moins, il y a de l’espérance. »
Durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy évoque régulièrement l’après-Elysée, rapporte « Le Monde » (24/01/12). « Moi aussi, dans le futur, je voudrais gagner de l’argent », lance-t-il ainsi en novembre 2011, lors d’un sommet du G20 à Cannes. Il précise auprès de ses proches :
Je suis avocat, j’ai toujours eu un cabinet et je suis passionné de tas de choses. En tout cas, je changerai de vie complètement, vous n’entendrez plus parler de moi ! »
Il s’imagine « voyager, prendre des responsabilités, commencer mes semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Franchement, ça ne me fait pas peur ».
« Je pars faire du fric, comme Clinton »
Prendre le large pour gagner de l’argent, la tentation est ancienne. Déjà en 2008, Nicolas Sarkozy rêvait d’une vie à la Bill Clinton, faite de conférences grassement payées. Il laissait même entendre qu’il pourrait ne pas briguer de second mandat (« Le Point », 3 juillet 2008) :
Moi, en 2012, j’aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand j’vois les milliards que gagne Clinton, moi, j’m’en mets plein les poches ! Je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. Cent cinquante mille euros la conférence ! »
18 09 14 Sarkozy conférence sipaL’ancien président le 11 octobre 2012 à New York, où il prononce – en français – sa première conférence. 45 minutes de discours et un cachet estimé à 100.000 dollars, versé par une banque d’investissement brésilienne (Anthony Behar/Sipa)
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