Excellente Tribune libre de Paysan Savoyard sur Fdesouche. Si vous n’avez jamais voté FN demandez vous à quel corps social du champs électoral vous appartenez …. cherchez bien; si vous êtes honnête vous vous y retrouverez.
On ne cessera pas de s’interroger sur ce phénomène étrange. La plupart des Français (74% selon un récent sondage) pensent qu’il y a trop d’immigrés. Ce sentiment est probablement l’une des sources principales de leur pessimisme quant à l’avenir du pays (les études d’opinion montrent qu’une large majorité sont persuadés que l’avenir est sombre). Pourtant…

Pourtant la plupart de ces Français se refusent à voter pour le seul parti qui a mis l’arrêt de l’immigration à son programme (rappelons que le score du FN n’a pas atteint 18 % à la dernière présidentielle). Ils s’obstinent à voter pour les partis qui organisent l’immigration ou, ce qui revient au même, choisissent de s’abstenir.
Nous avons essayé de recenser dans un article précédent les six arguments principaux que mettent en avant ceux qui pensent que « le Front national a souvent raison », tout en refusant de lui faire confiance. Pour cette fois nous essayerons de cerner les différents « profils » de ces Français qui, quoique souvent inquiets des conséquences de l’immigration, se refusent toujours à en tirer les conséquences électorales.
Nous ne parlons pas ici de la classe dirigeante, qui est l’organisatrice de l’invasion migratoire en cours : détenteurs du capital, politiciens, journalistes, intellectuels systémiques. Nous laissons aussi de côté les professionnels de la subversion et de l’anti France (les militants des associations droits de l’hommistes et antiracistes notamment). Nous ne tenons pas compte non plus, bien entendu, des immigrés eux-mêmes, qui très généralement n’ont de Français que les papiers. Nous parlons ici de la population française « ordinaire » et nous croyons pouvoir y distinguer six profils principaux quant à leur position sur la question de l’immigration.
Commençons par les profiteurs. Situés plutôt dans les couches sociales supérieures, ils tiennent un discours critique sur l’immigration, s’inquiètent de son ampleur et craignent ses conséquences. Cela ne les empêche pas d’y faire appel lorsqu’ils y trouvent intérêt, qu’il s’agisse de la bonniche philippine zélée et discrète, de l’employé de restaurant pakistanais docile, de l’équipe de polonais détachés moins chers ou du clandestin égyptien qui refait l’appartement au noir.
Le discours de M. Sarkozy et de l’UMP leur correspond dès lors parfaitement : « Non à la racaille, dont il faut se débarrasser au Karcher ; oui à l’immigration choisie et à l’arrivée des gens qui viennent pour travailler et s’intégrer » (le fait que ce discours soit mensonger, purement électoraliste et non suivi d’actes concrets ne constitue pas un problème pour les profiteurs, leur position personnelle étant elle aussi hypocrite).
Les jouisseurs ne sont pas favorables à l’immigration. Mais n’y sont pas hostiles non plus. A vrai dire ils s’en fichent. Les jouisseurs sont ces personnes intégralement individualistes, qui ne comptent que sur elles-mêmes. N’ayant nulle confiance dans les mécanismes collectifs, elles ont au surplus le sentiment de ne disposer d’aucun moyen pour peser sur le cours des choses. Ce sentiment d’impuissance les arrange et leur sert de prétexte pour se laisser aller à leur inclination : profiter de la vie sans scrupules. Faire la fête. Et gagner de l’argent.
L’abstention ou le vote pour la droite correspondent bien à leur façon de voir et à leur mode de vie.
Les dépressifs sont tous ces Français qui survivent, écrasés par leur vie quotidienne. La tête dans le guidon, ils s’efforcent de gérer leurs problèmes de fin de mois, leurs problèmes de divorce, leurs problèmes de mère isolée, leurs problèmes de personne âgée seule, leurs problèmes de métro boulot dodo.
On peut également ranger dans cette catégorie tous ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez : cancans, presse people, télé, jeux vidéo… Ils sont enfermés dans le carré infernal de la modernité : centres commerciaux, jeux de hasard, voiture, télé. N’ayant pas la disponibilité d’esprit ni parfois les capacités intellectuelles ou culturelles pour s’informer et réfléchir, ils sont une proie facile pour la propagande du Système.
S’ils se déplacent au moment de l’élection, les dépressifs votent au hasard, pour le plus connu ou pour celui qui a la plus belle femme.
Les calculateurs sont bien conscients de ce qui se passe. Même s’ils ne l’avouent pas en public, ils savent que l’immigration mène le pays au gouffre, avec l’Europe entière. Lucides et informés, ils n’ignorent pas que l’immigration dégrade les conditions de vie de la majorité des Français, alimente une délinquance massive, provoque la ruine des finances publiques et des services publics et va se traduire à terme par la mise en minorité des Français de souche. Instruits par l’Histoire et par l’actualité internationale, ils savent bien qu’une société multiraciale et multiculturelle ne saurait rester paisible durablement.
Cependant, après avoir pris la mesure du risque, ils estiment que la situation ne se dégradera pas suffisamment vite pour détruire à court terme les principaux cadres de l’organisation sociale. Ayant dépassé la cinquantaine, ils font le calcul que pendant les vingt ou trente ans qui leur restent à vivre, la couverture santé continuera à être assurée, les pensions de retraite continueront à être versées, l’ordre public restera à peu près maintenu dans les quartiers résidentiels.
Situés dans les strates supérieures de la société, à la tête d’un patrimoine conséquent, ils ont bon espoir de terminer leur vie à peu près protégés. Même s’ils estiment que les analyses du Front national sont lucides, ils se refusent à « renverser la table » au risque de tout perdre et continuent donc, sans illusion, à voter pour les partis installés.
Leur vote est le reflet du calcul auquel ils procèdent : préférer une dégradation inéluctable, mais lente, au risque du chaos à court terme. Dans les dîners en ville ils disposent d’un discours tout prêt pour justifier leur position : « Le Front national a sans doute en partie raison ; mais il est trop extrémiste ».
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