182 000 personnes défilent contre l’antisémitisme en France
Plus de 182 000 personnes ont participé à des marches contre l’antisémitisme dans toute la France dimanche (12 novembre), selon le ministère de l’intérieur.
Les marches ont été organisées pour dénoncer la recrudescence des actes antisémites depuis les attentats du Hamas en Israël le 7 octobre.
Plus d’informations ici : GRAPHIQUE : Le nombre d’actes antisémites bondit en France
La préfecture de police de Paris a dénombré 105 000 participants à la marche dans la seule capitale.
Il s’agit de la plus grande manifestation contre l’antisémitisme depuis la marche de protestation contre la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990.
Reconnaissant l’ampleur de la marche à Paris, l’organisateur de la marche, le Renaissance (centriste) la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré « nous sommes heureux et rassurés que les Français aient répondu à l’appel »
À tous ceux qui, partout en France,
ont marché.
Merci. pic.twitter.com/ERDNgOZzXM– Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) 12 novembre 2023
Participation politique
Bien qu’elle soit organisée en tant que marche civiquede nombreuses personnalités politiques y ont participé.
A Paris, Yaël Braun-Pivet et Les Républicains (centre-droit) président du Sénat Gérard Larcher qui a initié la manifestation, ont défilé sous la même bannière que le Premier ministre Elisabeth Borne, les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.
À leurs côtés, des ministres en exercice (comme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti), d’anciens chefs de gouvernement comme Édouard Philippe, et des représentants de nombreuses religions.
Marine Le Pen, Jordan Bardella et d’autres membres de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE). Rassemblement national a marché à l’arrière du cortège.
Emmanuel Macron était absent. « Je ne suis jamais allé dans une manifestation, quelle qu’elle soit », a-t-il déclaré samedi, ajoutant qu’il devait « être ferme sur les valeurs » et « agir, sinon je serais chaque semaine dans une manifestation différente ».
Le président s’est adressé samedi soir au peuple français par le biais d’une lettre publiée par Le Parisien dans lequel il déplore « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ».
Près de soixante-dix villes impliquées
Dimanche, des rassemblements ont réuni des milliers de personnes dans près de 70 villes en France.
À Nice, près de 3 000 personnes ont participé à un grand rassemblement à l’appel de l’association Les Républicains (centre-droit) et la section locale du Conseil représentatif des institutions juives de France.
À Lyon, plus de 3 000 personnes se sont rassemblées sur la place Bellecour, devant la statue de la Veilleur de Pierre, mémorial de la résistance française à l’occupation nazie, a déclaré la préfecture.
À Lille, des drapeaux français flottaient, des drapeaux arc-en-ciel pour la paix et la Marseillaise a été jouée devant un rassemblement d’environ 1 300 personnes.
Environ 7 500 personnes ont également défilé à Marseille dimanche, selon la police, en présence de représentants de tout l’éventail politique.
La haine transformée en art
L’artiste Yehiel Attias a été inspiré pour transformer en œuvres d’art des graffitis antisémites trouvés sur des murs et des bâtiments à Paris.
À partir des graffitis de la rue Lacaze, dans le 14e arrondissement, M. Attias a créé une œuvre d’art numérique représentant un enfant portant une kippa avec un ballon en forme de cœur à côté de mains tenant un drapeau israélien.
Dans ce quartier et dans d’autres arrondissements parisiens, des étoiles de David bleues ont été trouvées peintes à la bombe sur des murs. Il affirme que sa mission est de transformer la haine en messages de paix.
Lire la suite : Des étoiles de David peintes sur les murs de bâtiments à Paris et dans d’autres villes
En réponse au soutien manifesté dimanche dans toute la France, il a adapté son œuvre pour montrer le ballon aux couleurs du drapeau français.
L’œuvre est « née d’une gratitude pour le soutien inébranlable de tous les Français présents à la marche contre l’antisémitisme », a-t-il déclaré sur Facebook.
« Chaque symbole a été transformé en emblème de la France et de la République. Ensemble, unis dans les valeurs républicaines, nous éradiquerons l’antisémitisme. »
L’artiste strasbourgeois espère transformer ses dessins numériques en œuvres d’art physiques si l’autorisation lui en est donnée.
Contexte des marches
Les actes antisémites ont fortement augmenté en France depuis la résurgence de la guerre entre le Hamas et Israël.
Plus de 1 000 actes de ce type ont été enregistrés au cours du mois dernier, soit deux fois plus que sur l’ensemble de l’année dernière.
En fait, le nombre d’actes antisémites enregistrés en France a atteint son plus haut niveau depuis 30 ans, les actes enregistrés au cours du seul mois dernier étant plus nombreux que pour toute année complète avant au moins 1992.
« Notre histoire nous oblige à être intransigeants sur l’antisémitisme », a déclaré l’ancien président Nicolas Sarkozy dans une interview accordée à Le Journal du Dimanche.
Si les motifs de la participation des personnalités politiques ont été débattus avant la marche, d’autres ont déclaré que la manifestation devait porter sur des valeurs communes.
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