30 euros pour les médecins, moins de médicaments : comment les soins de santé pourraient changer en France

30 euros pour les médecins, moins de médicaments : comment les soins de santé pourraient changer en France

Le système de santé français a proposé plusieurs changements radicaux, notamment des consultations à 30 euros et moins de médicaments, dans le cadre des négociations en cours avec les médecins sur la rémunération et la charge de travail.

Pour lutter contre la flambée des coûts, l’Assurance maladie va demander aux médecins de réduire le nombre de traitements et d’examens qu’ils prescrivent et qui représentent 700 000 euros par an et par médecin.

En contrepartie, les médecins verront leurs honoraires passer à 30 euros par consultation.

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L’année dernière, l’Assurance maladie a augmenté le tarif de la consultation de 25 à 26,50 euros. Cependant, cette augmentation de 1,50 € a mécontenté de nombreux médecins.

« Compte tenu de l’offre importante que nous proposons, nous voulons atteindre des objectifs d’économies dans plusieurs domaines », a déclaré le directeur de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme.

Les domaines visés par les propositions

  • Une réduction de la consommation d’antibiotiques de 10 % d’ici 2025 et de 25 % d’ici 2027. Cela permettra d’économiser au moins 400 millions d’euros et de lutter contre la résistance aux antibiotiques, ce qui rapprochera la France des autres pays de l’UE (qui prescrivent beaucoup moins d’antibiotiques).

  • Une réduction de 20 % du nombre de patients « polymédiqués ». Les plus de 65 ans sont 6,7 millions dans ce cas en France. Or, les effets néfastes de la prise de plusieurs médicaments à long terme ou de la multiplication des actes médicaux (iatrogénie) tuent chaque année plus de personnes que les accidents de la route.

  • Encourager le développement et l’utilisation de biosimilaires – des médicaments moins chers que la version originale de la marque (ce qui n’est pas la même chose que les génériques). C’est notamment le cas en ophtalmologie pour le traitement de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), où les médicaments les plus couramment prescrits pourraient être remplacés par des biosimilaires.

  • Un effort de réduction des déchets pour les dispositifs médicaux courants (pansements post-opératoires, bandelettes de glycémie, compléments nutritionnels, etc.)

  • Encourager les médecins à créer de nouveaux cabinets, à embaucher plus d’assistants et à voir plus de patients, avec un objectif de 5 % de cabinets supplémentaires chaque année et jusqu’à 7 % de plus dans les zones plus isolées.

  • Améliorer la couverture des soins d’urgence de 95 % du pays à 100 % en demandant aux médecins de jouer un rôle plus important via le SAS (service d’accès aux soins(service d’accès aux soins) ou la PDSA (permanence des soins ambulatoires(service de soins ambulatoires).

  • Les médecins généralistes pourront également facturer 60 euros pour une « consultation longue » par patient une fois par an, par exemple pour leur permettre de consacrer plus de temps aux personnes âgées ou handicapées ou pour faire le point sur l’état de santé d’un patient.

  • Les tarifs pratiqués par certains spécialistes seront également augmentés. Par exemple, les consultations chez les psychiatres passeront à 57 euros, avec un supplément de 15 euros pour les enfants, les adolescents et les jeunes jusqu’à 25 ans.

  • Des augmentations des tarifs de consultation sont également prévues pour les médecins spécialistes des personnes âgées (40 euros), les gynécologues médicaux (40 euros) et les dermatologues (avec une consultation de dépistage du mélanome portée à 60 euros).

  • Le ‘maître de stageLa redevance pour les praticiens qui accueillent des étudiants en médecine sera également augmentée, passant de 350 € à 500 € par médecin, et à 800 € si le médecin exerce dans une zone à forte densité de population.

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Plus de négociations et de calendrier

La proposition actuelle ne constitue en aucun cas la fin des négociations. Une nouvelle réunion entre les syndicats de médecins et l’Assurance maladie est prévue fin mars/début avril, et une contre-offre est très probable.

Aucun calendrier n’a été proposé pour la mise en œuvre du tarif de consultation de 30 euros ou des autres éléments de la proposition de l’Assurance maladie. En effet, un changement aussi radical aura un parcours long et semé d’embûches avant d’arriver dans le cabinet d’un médecin généraliste.

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