Bordeaux renforce les règles relatives au bruit et aux comportements antisociaux
Une « équipe anti-incivilité » sera bientôt en alerte dans la ville de Bordeaux afin de réprimer les comportements « incivils », tels que les dépôts illégaux de déchets et les nuisances sonores.
L’équipe devrait être opérationnelle cette année (2024), a confirmé le maire de Bordeaux (Gironde, Nouvelle-Aquitaine), Pierre Hurmic, le 18 janvier. Elle se concentrera sur la lutte contre « les infractions relatives à la propreté, aux déchets sauvages, aux nuisances sonores et au respect de la réglementation des terrasses », a-t-il précisé.
L’équipe sera composée « d’une dizaine d’agents de la police municipale » et sera épaulée par des membres du service des déchets et de la propreté. Les agents pourront verbaliser et prendre des dépositions, et seront également épaulés par l’équipe du réseau de vidéosurveillance pour aider à l’interpellation en temps réel.
Chaque année, 10 agents supplémentaires seront recrutés dans l’équipe, et le maire prévoit également de renforcer le système de vidéosurveillance de la ville, qui compte actuellement plus de 200 caméras.
Le plan sera également communiqué prochainement aux syndicats, a déclaré Marc Etcheverry, conseiller municipal en charge des terrasses.
M. Hurmic a déclaré : « J’ai donné des instructions très claires pour que la propreté soit au cœur de cette nouvelle brigade : « J’ai donné des instructions très claires pour que la propreté soit au cœur de cette nouvelle brigade… Elle sera un soutien précieux pour tous les agents qui travaillent au quotidien à la résolution de ces problèmes ».
Le maire a ajouté que « vivre dans notre ville nécessite un minimum de civisme ».
Bordeaux n’est pas la première ville à mettre en place une telle équipe. La ville voisine de Talence a mis en place une brigade similaire en 2020, et a vu les incidents liés aux dépôts illégaux de déchets chuter de 20 % en moins d’un an.
Déchets illégaux
Les décharges illégales constituent un problème particulier en France ; l’Association des Maires de France estime que 63 000 tonnes de déchets sont déposées illégalement chaque année.
Les personnes prises en flagrant délit de dépôt sauvage en France encourent la double sanction d’une amende de 135 euros et des frais de nettoyage. Cependant, de nombreux professionnels préfèrent prendre le risque d’une amende potentielle à la certitude de devoir payer pour aller à la décharge.
En France, chaque commune dispose d’au moins une décharge, qui n’est pas forcément située dans la commune, mais qui est gratuite pour la plupart des habitants et pour la plupart des usages (pas pour l’amiante, par exemple).
En revanche, les professionnels et les entreprises – tels que les entrepreneurs en bâtiment – doivent généralement payer une redevance en fonction du type et du poids des matériaux qu’ils souhaitent déposer. Les coûts des trajets quotidiens à la décharge peuvent rapidement s’accumuler, ce qui incite les travailleurs peu scrupuleux à choisir d’autres options.
L’année dernière, la ville de Mériel (Val-d’Oise) a été parmi celles qui ont installé des caméras pour tenter de prendre les gens en flagrant délit. Elle fait suite à l’intervention de Jean Michel, 76 ans, maire de Signes (Var), est décédé tragiquement en 2019 après avoir été renversé alors qu’il tentait d’arrêter une camionnette qui déversait illégalement des gravats.
Le choc provoqué par sa mort a incité d’autres maires à s’exprimer sur l’augmentation des menaces, des intimidations et de la violence dans leur travail quotidien.
De même, plusieurs maires ont fait la une des journaux ces dernières années pour avoir adopté une ligne dure à l’égard des déchets illégaux, notamment en ramassant les déchets et en les déversant devant le domicile des auteurs, et parfois en les publiant sur les médias sociaux afin d’attirer davantage l’attention sur l’acte illégal.
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