La lutte collective contre les frelons asiatiques, de plus en plus nombreux en France, doit être menée par les pouvoirs publics. C’est ce que pense Denis Jaffré, apiculteur dans le Finistère et inventeur d’un des pièges à frelons les plus efficaces à ce jour. Selon lui, c’est le seul moyen d’endiguer le problème.

Les pièges permettent aux petits insectes de s’échapper

L’ITSAP, l’organisme public de recherche sur l’abeille et l’apiculture, étudie l’utilisation de pièges pour lutter contre les frelons asiatiques, mais 5 000 des dispositifs de M. Jaffré ont déjà été achetés par la Haute-Savoie cette année, tandis que la ville d’Auch, dans le Gers, en a investi 50.

« J’espère que le gouvernement joindra le geste à la parole et lancera des programmes dans tout le pays lorsque les résultats seront définitifs », a déclaré M. Jaffré.

M. Jaffré a été le premier à utiliser un certain nombre de méthodes non chimiques pour éliminer les nids de frelons asiatiques, y compris des fusils de chasse spéciaux et même l’aspiration des nids à l’aide d’un aspirateur.

Cependant, il insiste sur le fait que ses pièges en plastique, qui permettent aux petits insectes de s’échapper par de minuscules trous dans les murs, sont le moyen le plus efficace d’enrayer leur propagation.

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Certains scientifiques affirment que la faune s’est déjà adaptée

L’espèce envahissante serait arrivée en France en 2004 dans une cargaison de poteries en provenance de Chine. Depuis, elle a décimé les colonies d’abeilles dans toute l’Europe.

Les frelons se distinguent de leurs homologues européens par leur taille plus petite.

Ils sont principalement noirs avec une seule bande jaune/orange vers le haut de l’abdomen, des « chaussettes » jaunes et une face orange.

Leur piqûre venimeuse peut provoquer de graves réactions et, dans certains cas, la mort.

Certains scientifiques estiment que les frelons asiatiques sont désormais si bien implantés en France qu’il faut les laisser tranquilles, arguant que les populations se sont stabilisées ces dernières années et que la faune s’est adaptée à eux.

Les pies et d’autres membres de la famille des corbeaux, par exemple, se régalent désormais des larves présentes dans les nids de frelons asiatiques après le départ des reines en automne, ce qui leur donne un coup de pouce pour l’hiver.

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Les régions responsables de leurs propres programmes

Cependant, M. Jaffré insiste sur l’importance des efforts déployés pour au moins contenir leur nombre.

« Pour les apiculteurs commerciaux, elles peuvent être un désastre, mais leurs effets sur d’autres parties de l’environnement n’ont pas été étudiés en détail », a-t-il déclaré.

« Il faut des piégeages répétés au printemps des reines qui construisent des nids pour faire baisser le nombre d’abeilles.

Les frelons asiatiques ont été inclus dans une stratégie d’éradication des espèces invasives élaborée par le gouvernement en 2017, mais un rapport publié l’année dernière a révélé que toutes les espèces figurant sur cette liste s’étaient développées au cours des quatre dernières années.

En conséquence, le gouvernement a augmenté son budget pour les combattre de 1,4 million d’euros à 20 millions d’euros, en donnant à chaque région la responsabilité de mettre en place ses propres programmes.

Auch espère publier les résultats de son expérience de piégeage à l’automne.

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