Controverse alors qu’une ville française interdit aux gens de s’asseoir ou de s’allonger au centre
Les autorités de l’ouest de la France ont interdit aux gens de s’asseoir ou de s’allonger dans le centre-ville.
Angoulême, en Charente (Nouvelle-Aquitaine), a interdit aux personnes de rester assises, allongées ou debout « sans bouger ».
Les contrevenants s’exposent à une amende de 35 € pour une première infraction, pouvant atteindre 150 € pour une seconde.
Le décret est paru pour la première fois le 11 juillet. Il a été signé par l’adjoint au maire chargé de la prévention et de la sécurité de la commune, Jean-Philippe Pousset.
Il s’agit, selon lui, de « lutter contre des groupes d’individus, souvent en état d’ébriété… qui s’approprient les espaces et les espaces publics comme les trottoirs et les bancs », et bloquent les piétons en ville.
Il dit au journal local France Bleu La Rochelle que beaucoup de gens dans le centre-ville « boivent alors qu’il y a un arrêté anti-alcool ; ils ont souvent des chiens et ils sont violents ».
Il a déclaré : « Nous devons assurer la sécurité de la ville. Ce décret est une façon de dire : « Bougez, ou partez, ou comportez-vous différemment.
Il a ajouté que la mairie et la police locale avaient reçu « de nombreuses plaintes de riverains et de commerçants » concernant le bruit, les dégâts, les obstructions et les bagarres « au quotidien », qui « perturbent considérablement la tranquillité publique ».
Le décret actuel est prévu pour une durée d’un an et s’appliquera :
- D’avril à octobre: Pendant les heures de 10h00 à 02h00
- De novembre à mars: Pendant les heures de 10h00 à 21h00
Elle s’appliquera notamment aux abords des édifices et jardins publics, des parcs, des places et de tout lieu accessible au public, notamment le centre-ville, la gare, l’Hôtel de Ville et l’église Saint-Martial.
Le décret complet stipule : « Toute occupation abusive et prolongée des rues et autres espaces publics est interdite [by individuals] regroupés, immobiles ou peu mobiles, peu en transit et générant des nuisances (bruits, dégradations, menaces, etc.) perturbant la quiétude des passants ou riverains.
« [It is also forbidden to] s’asseoir ou s’allonger lorsque cela constitue un obstacle à la circulation des piétons et à l’accès aux bâtiments bordant la voie publique, ainsi que se tenir debout lorsque cela entrave manifestement la circulation des personnes, la facilité de passage ou la sécurité dans les voies et espaces publics ».
« Nous ne faisons rien de mal »
Le décret n’a pas été bien accueilli par tout le monde. Un local, Cédric Larré, a déclaré au journal départemental Charente Libre que le décret l’avait laissé presque sans voix.
Il a dit : « La mairie veut nous faire avancer même si nous ne faisons rien de mal.
M. Larré a déclaré que les personnes qu’il connaît – notamment par le biais d’associations de sans-abri et de squatters – craignent désormais d’autres représailles simplement pour être dans la ville.
Certains habitants a dit « le conseil a fait un très bon choix », mais d’autres l’ont qualifié d' »atteinte à la liberté ».
L’association française de la Ligue des droits de l’homme a déposé un recours.
François-Xavier Corbel, son juriste, a déclaré La Nouvelle République la mesure est un « décret anti-précarité très classique […] qui cherche à chasser les plus précaires des centres-villes sans qu’ils ne causent de troubles à l’ordre public ».
L’activiste a ajouté : « Les forces de l’ordre sont souvent discriminatoires. Nous nous interrogeons sur la légalité du texte et nous nous réservons le droit de l’attaquer devant le tribunal administratif.
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