De nombreux petits aéroports français peinent à se remettre de la crise Covid
L’Union des Aéroports Français a exprimé ses inquiétudes quant à l’avenir des aéroports français lors d’une récente conférence de presse.
Elle affirme que la surréglementation du secteur, les règles décourageant les vols intérieurs pour favoriser l’utilisation des trains, et une nouvelle taxe sur les grands aéroports sont un fardeau à un moment où les aéroports luttent pour se remettre de l’épidémie de grippe aviaire.
Les aéroports ont également besoin de rénovations majeures pour devenir plus écologiques et devront être attractifs pour les investisseurs privés, a déclaré l’Union des Aéroports Français lors d’une récente conférence de presse.
En plus de tirer la sonnette d’alarme sur le nouveau système européen d’entrée/sortie, qui doit entrer en vigueur le 6 novembre de cette année, l’Union des Aéroports Français a mis l’accent sur plusieurs questions qui ont un impact sur les aéroports français et le transport aérien.
Plus d’informations ici : Les aéroports français doivent se préparer aux changements aux frontières à partir du 6 novembre
Le nombre de passagers n’a pas encore rebondi après la crise du Kosovo
Le nombre de passagers dans les aéroports français métropolitains est toujours en baisse de 7,6 % par rapport à l’avant-Covid en 2019, mais en hausse de 14,4 % entre 2022 et 2023.
À Paris, Orly (+1,4 %) s’en sort mieux que Charles de Gaulle (-11,5 %), car ce dernier repose davantage sur les vols long-courriers, qui ont été plus lents à se redresser.
En revanche, Marseille progresse de 6,4 % et Paris-Beauvais de 41,6 % grâce aux nouveaux services low-cost.
En Bretagne, Rennes et Brest sont à la peine, avec des passagers en baisse de 30,2 % et 34,4 % par rapport à 2019, tout comme Pau (-43 %), Toulon (-39,2 %), Clermont-Ferrand (-46,5 %) et Metz (-61,2 %).
La baisse de la demande de vols intérieurs (voir ci-dessous) serait en partie à l’origine du problème pour les aéroports bretons, mais Rennes chercherait à compenser par de nouveaux services internationaux, y compris la desserte de Dublin.
Les petits aéroports les plus en difficulté
Les aéroports locaux accueillant moins d’un million de passagers par an enregistrent les plus mauvais résultats par rapport à 2019, avec une baisse moyenne de 17,1 % du nombre de passagers.
Certains échappent toutefois à la tendance, comme Tarbes (+26,5 %), Perpignan (6,8 %) et Nîmes (+9,2 %).
Plusieurs conseils régionaux, dont l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, seraient en train de réexaminer l’utilisation des petits aéroports, qui ont fait l’objet de rapports critiques de la part des auditeurs de l’État l’année dernière concernant leur dépendance à l’égard des compagnies aériennes à bas prix et des aides d’État.
Il est possible que certains aéroports ayant des sites voisins proches soient obligés de réduire les vols commerciaux et d’augmenter les alternatives, telles que la formation au pilotage, a déclaré l’UAF.
Dépendance à l’égard des compagnies aériennes à bas prix
Les low-cost représentent désormais 43,2 % du trafic aérien français, contre 35,1 % en 2019.
Les aéroports régionaux en sont particulièrement dépendants, plusieurs d’entre eux, comme Nantes, Béziers, Tours, Limoges, Poitiers, Toulon, Perpignan et Carcassonne, en dépendent presque entièrement.
Le gouvernement encourage l’utilisation du train
Les vols intérieurs sont en baisse, en lien avec les politiques françaises encourageant l’utilisation du train plutôt que de l’avion pour ces derniers, pour des raisons écologiques.
L’UAF estime toutefois que le transport aérien restera populaire pour les longs trajets interrégionaux, pour lesquels les voyages en train ne sont pas toujours pratiques.
De nouveaux scanners de liquides et d’appareils électroniques en route
De nouveaux scanners appelés EDS cabine seront déployés à partir de 2026-27 afin de supprimer la nécessité de sortir les liquides et les équipements électroniques des bagages à main lors des contrôles de sécurité.
Diversification dans la production d’énergie
Les aéroports cherchent à devenir des « centres énergétiques » au cours des prochaines années, en fournissant de l’énergie renouvelable dans leurs zones, par exemple à partir de panneaux solaires.
Cela inclura certains aéroports plus petits avec des propriétés foncières importantes, comme Deauville.
Plus d’informations ici : Pleins feux sur les pertes et le faible nombre de passagers dans les petits aéroports français
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