Un élément de plus en plus rare de la campagne française devrait faire son retour grâce à un programme de 110 millions d’euros visant à régénérer les haies, mais des questions subsistent quant à son efficacité en matière de transition écologique.

Le sénateur écologiste Daniel Salmon connaît bien les nombreux avantages des haies.

Elles constituent notamment une réserve de biodiversité extrêmement importante, ainsi qu’une « forêt linéaire », c’est-à-dire un espace vert plus facile à défendre qu’une forêt traditionnelle en cas d’incendie.

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Un engagement pionnier pour un investissement de 110 millions d’euros

En juillet, le sénateur d’Ille-et-Vilaine a proposé une loi visant à créer une campagne de préservation et de replantation des haies.

En septembre, le gouvernement a dévoilé un engagement pionnier visant à investir 110 millions d’euros dans la replantation et l’entretien des haies agricoles et non agricoles du pays, à partir de cette année.

Le Pacte de Haies (Pacte de Haies) vise à augmenter les haies de 50 000 km d’ici 2030, ce qui a suscité plusieurs questions de la part de M. Salmon.

« Si les 110 millions d’euros reflètent un engagement du gouvernement, nous ne savons toujours pas à quoi servira ce budget », a-t-il déclaré à l’adresse suivante The Connexion. « Quels acteurs seront financés et pour quels objectifs ?

« Aujourd’hui, nous avons environ 450 000 km de haies en France, mais nous les détruisons au rythme de 23 000 km par an.

« Il suffit de regarder l’état de notre planète et tous les défis auxquels nous sommes confrontés.

« Même si nous devons encore nous battre pour tenter de limiter le réchauffement climatique, celui-ci est déjà là et nous pouvons déjà en voir les conséquences. Nous devons essayer de trouver les meilleurs moyens de l’atténuer et de nous y adapter.

« Les terres agricoles couvertes sont l’un des éléments qui devraient nous permettre d’y parvenir.

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Les haies aident à redistribuer l’eau après de fortes pluies

M. Salmon ajoute : « Pour moi, une haie est le couteau suisse de la transition écologique.

« Les haies stockent le carbone, réduisant ainsi le réchauffement climatique, et renvoient de l’humidité dans l’air, modifiant ainsi le climat.

« Le dérèglement climatique s’accompagne de précipitations qui seront plus rares mais souvent beaucoup plus concentrées et violentes, l’un des enjeux cruciaux pour l’avenir sera donc la gestion de l’eau.

« Il faut absolument ralentir le cycle de l’eau pour qu’un maximum s’infiltre dans le sol et recharge les nappes phréatiques. Les haies sont essentielles car elles permettent cela en cas de fortes pluies ».

Selon le sénateur, un réseau de haies, de berges et de fossés bien entretenus favoriserait également l’infiltration de l’humidité dans le sous-sol, où elle pourrait être redistribuée par les arbres pendant les périodes plus sèches.

« Lorsque les haies empêchent l’eau de s’écouler, les petits éléments limoneux qui sont les plus importants pour la fertilité du sol sont piégés dans les champs. C’est très important pour préserver la qualité de nos sols ».

Les haies cachent les panneaux solaires et les éoliennes dans les champs agricoles

L’augmentation du nombre de haies contribuerait à inverser la tendance des « champs ouverts », ce qui pourrait également encourager l’adoption des énergies renouvelables, a-t-il déclaré.

« Les haies, en particulier le long des grands axes routiers, sont celles qui ont le plus disparu et ce sont elles qu’il faut absolument remettre en place.

« Si vous avez des haies le long de ces routes, vous ne pouvez pas voir les panneaux photovoltaïques dans les champs agricoles. On ne voit pas les éoliennes, même si elles sont hautes.

« Quand on s’approche, on ne voit pas les usines de méthanisation. Tout cela contribue à l’exceptionnalité des énergies renouvelables. »

Plus d’informations ici : La France est à la traîne en matière d’installation de parcs éoliens, selon un rapport officiel

La gestion des haies doit être rentable pour les agriculteurs

Le Pacte de Haies vise également à développer l’utilisation des sous-produits des haies dans le secteur du bois-énergie, ainsi que pour le paillage, la litière et le bois d’œuvre, ce qui pourrait offrir aux agriculteurs de nouvelles sources de revenus.

Cependant, certains sont contraints de couper leurs haies après l’installation de câbles de fibre optique à proximité de leurs terres.

Des habitants de l’Orne ont lancé une pétition demandant l’enfouissement des lignes.

À la question de savoir ce que les agriculteurs pensent des haies, M. Salmon a répondu : « Partout où je vais, les agriculteurs sont conscients de leur disparition : « Partout où je vais, les agriculteurs sont conscients de leur disparition. Nous en sommes maintenant à 23 000 km par an.

« Nous savons que si nous n’agissons pas, cette tendance va s’accélérer parce que nous allons voir de plus en plus de fermes se construire, et chaque fois qu’une ferme s’agrandit, ce sont les haies qui en paient le prix.

« Il y a une prise de conscience de la nécessité de les sauver. Mais beaucoup d’agriculteurs français sont pris entre le marteau et l’enclume, dans une course perpétuelle aux rendements et surtout aux subventions.

« La haie doit être un espace rentable pour l’agriculteur.

Planter des espèces locales adaptées au sol

Revenant sur le dernier investissement, il a déclaré : « Une part importante de ce financement devrait être consacrée à la gestion durable des haies : « Une part importante de ce financement devrait être consacrée à la gestion durable des haies, afin de parvenir à la restauration et au bon état écologique des haies existantes. »

Il a également demandé que les nouvelles haies soient plantées avec des espèces locales adaptées au sol.

« Dans ces conditions, les 110 millions d’euros auront un impact sur la préservation et le développement des haies pour le climat et la biodiversité.

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