Des tiques porteuses de la fièvre de Crimée-Congo découvertes pour la première fois en France

Des tiques porteuses de la fièvre de Crimée-Congo découvertes pour la première fois en France

Des tiques porteuses de la fièvre de Crimée-Congo ont été détectées pour la première fois en France, alors que l’inquiétude grandit quant à leur possible propagation.

Le virus, dont le nom complet est fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) – fièvre hémorragique Crimée-Congo (FHCC) en français – est transmis par des tiques Hyalomma infectées. Des tiques porteuses du virus ont été détectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales, dans le sud de la France, en octobre.

La présence du virus a été confirmée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Aucun cas humain n’a été recensé en France à ce jour, mais l’Anses a averti que le virus pouvait se propager par l’intermédiaire des tiques.

L’encéphalopathie spongiforme bovine peut provoquer des symptômes semblables à ceux de la grippe, avec en plus des problèmes digestifs (mais dans certains cas, elle est asymptomatique). Toutefois, elle peut être mortelle si elle entraîne un syndrome hémorragique fatal. Dans certains pays, le taux de mortalité peut atteindre 30 à 40 %, a indiqué l’Anses.

Tout cas identifié en France doit être signalé aux autorités sanitaires afin que des mesures de contrôle puissent être mises en place.

Comment se propage la FHCC ?

Elle se transmet par les piqûres de tiques Hyalomma infectées. La tique Hyalomma est grande, environ deux fois la taille d’une tique « standard ». Elle est reconnaissable à ses pattes rayées et colorées.

Le virus peut également se transmettre par contact avec le sang ou les fluides d’humains ou d’animaux infectés.

En revanche, le virus ne se transmet pas par l’air ou les gouttelettes, ni par l’ingestion de produits provenant d’un animal infecté. Même la consommation de produits laitiers crus provenant d’un animal infecté ne transmet pas le virus, selon l’Institut Pasteur.

La propagation à l’homme est-elle probable ?

Une émergence en France est possible, a déclaré l’autorité dans un rapport publié en mai.

La coordinatrice du rapport, Elsa Quillery, a averti que le risque d’apparition de la fièvre chez l’homme en France est « d’autant plus probable que l’extension géographique de la zone d’implantation des tiques [is] favorisée par le changement climatique ».

En effet, les tiques préfèrent un temps plus sec et plus chaud, ainsi qu’un maquis plus sec.

L’Anses a indiqué que la tique Hyalomma est placée sous surveillance. Il n’existe actuellement aucun système de surveillance pour ce type de tique en France.

L’Anses a demandé que des recherches plus approfondies soient menées sur la tique, notamment dans le but de trouver un vaccin contre le virus, a déclaré le Dr Quillery. Un tel vaccin n’existe pas encore.

Cependant, la tique Hyalomma mord rarement l’homme et n’a pas d’appétit particulier pour lui.

En raison de sa taille et de sa préférence pour les climats plus secs, la tique est également plus facile à repérer et à enlever que d’autres types de tiques plus petites qui se cachent dans les forêts et les longues herbes (et qui propagent des maladies telles que la maladie de Lyme).

Pour en savoir plus : La maladie de Lyme en France : Conseils officiels pour éviter les piqûres de tiques

D’où vient la CCHF ?

Le virus tire son nom de la péninsule de Crimée, dans la mer Noire, en Europe de l’Est, où il a été identifié pour la première fois en 1944. Il a ensuite été associé à un virus identique provenant de la République démocratique du Congo (anciennement Zaïre), en Afrique centrale.

Il se propage principalement par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs, qui peuvent apporter la tique Hyalomma avec eux. Elle est présente sur la côte méditerranéenne depuis 2015, plus tôt en Corse.

Elle est également présente en Espagne, où une dizaine de cas humains – dont certains décès – ont été rapportés depuis 2013, précise l’Anses.

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