Érosion côtière : Des centaines de maisons françaises risquent de devenir inhabitables
Des centaines de maisons situées dans les zones côtières de France risquent de devenir inhabitables au cours des prochaines décennies en raison de l’érosion, a averti le gouvernement.
Environ 1 000 bâtiments sont menacés d’érosion d’ici 2028, ce qui affectera plusieurs milliers d’autres d’ici 2100, a averti le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, sur TF1 cette semaine.
Plus de 500 communes ont déjà été identifiées comme étant en danger immédiat, a déclaré le ministre, et le gouvernement travaille maintenant avec les maires locaux pour mettre en place des « mesures » pour aider.
Sur X (anciennement Twitter), M. Béchu a déclaré que l’objectif du gouvernement était de « lutter contre le réchauffement climatique », ce qui « signifie aussi adapter notre pays à ses effets ».
#LE20H | L’objectif du Gouvernement : lutter contre le réchauffement climatique.
Cela passe aussi par l’adaptation de notre pays à ses effets. C’est le message que j’ai porté ce soir.
pic.twitter.com/IvkIF7Wbne– Christophe Béchu (@ChristopheBechu) 4 avril 2024
« Il y aura des zones inhabitables. [on the coast]dont 20 % sont rongés par l’érosion côtière », a déclaré M. Béchu. « L’équivalent d’un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays à cause de l’avancée des océans, un phénomène qui s’accélère.
Les zones identifiées comme les plus menacées sont la Corse, les Pyrénées-Atlantiques, le Var, le Calvados, la Seine-Maritime et la Somme.
Parmi les bâtiments et les habitations les plus exposés au risque d’érosion, on trouve souvent des appartements de vacances dans des résidences collectives. Le ministère a identifié 528 résidences de ce type – dont la moitié sont des résidences secondaires – dans 300 immeubles d’appartements menacés d’érosion d’ici 2028. Leur valeur marchande totale est estimée à 167 millions d’euros.
Le ministère a également identifié comme étant à risque (d’ici 2028) :
- 340 dépendances
- 191 bâtiments publics
- 75 établissements en bord de mer
- 90 hôtels, restaurants, plusieurs parcs de vacances
- 28 centres d’urgence pour les garde-côtes
- 21 bases d’écoles nautiques ou de surf
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900 km de côtes menacées
Les chiffres spécifiques concernant le nombre de bâtiments susceptibles d’être touchés proviennent d’un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).
Ses études ont montré que l’érosion côtière met en péril environ 900 km de côtes. Le Cerema a élaboré trois scénarios, l’un à l’horizon 2028, l’autre à l’horizon 2050 et le troisième à l’horizon 2100.
Ces scénarios sont basés sur des photos aériennes et des données satellitaires. Le groupe a réalisé une carte nationale des zones basses du littoral, à partir des données de la Marine nationale et de l’Institut géographique national.
Ils ont également ajouté un mètre supplémentaire à ces chiffres, afin de simuler l’élévation du niveau de la mer d’ici à 2100 prévue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Elle intervient après que l’institution supérieure de contrôle française, la Cour des Comptesa publié le 12 mars un rapport qui montre qu’entre 1960 et 2010, la France a perdu près de 3 000 hectares de littoral à cause de l’érosion.
Il recommande d’établir un diagnostic du problème sur l’ensemble du territoire français, en tenant compte de l’élévation prévisible du niveau de la mer.
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