Fin du retrait de points pour les « petits excès de vitesse » en France : réactions mitigées

Fin du retrait de points pour les « petits excès de vitesse » en France : réactions mitigées

En France, les conducteurs ne sont plus soumis à un retrait automatique de points de permis s’ils sont pris en flagrant délit de « petit » excès de vitesse.

Cette mesure, qui a un effet d’entraînement sur les conducteurs titulaires d’un permis étranger, a suscité la controverse.

À partir du 1er janvier 2024, le retrait de points ne s’applique plus aux excès de vitesse jusqu’à 5 km/h au-dessus de la limite.

Ces infractions restent toutefois passibles d’une amende, dont le montant varie entre 45 et 135 euros, en fonction de la route concernée.

Avantage supplémentaire pour les titulaires de permis étrangers

Le permis français commence généralement avec 12 points et des points sont retirés pour diverses infractions au code de la route.

Tous les excès de vitesse (après déduction d’une petite marge d’erreur technique) entraînaient auparavant un retrait systématique de points en plus d’une amende ; d’un point pour les petits excès de vitesse jusqu’à six pour les cas les plus graves.

Par exemple, pour un excès de vitesse de 95 km/h dans une zone de 80 km/h, vous perdiez un point et receviez une amende pouvant aller jusqu’à 135 euros.

Les résidents français titulaires d’un permis de conduire étranger qui commettent une infraction entraînant une perte de points doivent également échanger leur permis étranger contre un permis français, afin que les autorités puissent enregistrer le retrait de points.

Les conducteurs titulaires d’un permis de l’UE ou d’un permis du Royaume-Uni délivré pour la première fois avant 2021 peuvent normalement conduire jusqu’à l’expiration de leur permis ; les autres titulaires d’un permis étranger disposent d’un an pour l’échanger après leur installation en France.

Les nouvelles règles concernant les petits excès de vitesse signifient que les conducteurs étrangers n’auront plus à échanger leur permis de manière anticipée dans de tels cas, car un échange n’est nécessaire que lorsque des points sont retirés.

Plus d’informations ici : Explication : Radars, amendes et points du permis de conduire en France

Un message erroné

Les réactions à ce changement ont été mitigées.

« Ce qui est certain, c’est qu’il ne s’agit pas d’une mesure de sécurité routière », a déclaré Anne Lavaud, de l’Association Prévention Routière. Le Figaro. « Nous envoyons un mauvais message aux conducteurs qui roulent trop vite.

« Il n’y a pas de petite infraction pour excès de vitesse. 46 % des accidents mortels sont dus à des excès de vitesse de moins de 10 km/h. »

Les détracteurs du changement soulignent également que les radars de vitesse et les radars mobiles n’ont jamais été précis pour des vitesses supérieures de 5 km/h à la limite.

En effet, à des vitesses inférieures à 100 km/h, les radars ont une marge d’erreur supérieure à 5 km/h, tandis que la marge d’erreur des voitures-radars est de 10 km/h – un fait que de nombreux conducteurs ont utilisé pour faire appel de leurs sanctions.

Plus d’informations ici : Pas de sanction pour un conducteur arrêté à 275 km/h sur une autoroute française

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que cette mesure s’inscrivait dans le cadre d’une politique plus large visant à « bien traiter les bons conducteurs et à traiter sévèrement les mauvais conducteurs », qui comprend des sanctions accrues de retrait de points pour la consommation d’alcool et de drogues (8 points, en plus des amendes).

Les personnes prises en flagrant délit d’excès de vitesse jusqu’à 50 km/h au-dessus de la limite autorisée pourraient également se voir infliger une amende automatique de 3 750 euros et deux mois d’emprisonnement, selon les projets de M. Darmanin. Toutefois, aucune date n’a été fixée pour l’introduction de cette mesure.

Pour Rémy Josseaume, avocat spécialisé dans les droits des conducteurs, les bons conducteurs sont pénalisés depuis trop longtemps.

« Cette mesure était nécessaire depuis plusieurs années », a-t-il déclaré au Figaro.

« Les bons conducteurs perdaient des points pour de petits défauts de concentration… alors que de plus en plus de personnes conduisent sans permis, sans assurance ou commettent des délits de fuite ».

Néanmoins, il estime que la suppression pure et simple du retrait de points pour les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h est excessive. M. Josseaume estime que les zones urbaines auraient dû être exemptées de cette mesure.

« Conduire ne serait-ce qu’un peu au-dessus de la limite dans les zones urbaines, où toutes sortes de véhicules se partagent la route, peut avoir de graves conséquences », a-t-il déclaré.

Plus d’informations ici :

Les conducteurs français peuvent vérifier leurs points de permis sur un nouveau site officiel

Un homme pris en flagrant délit d’excès de vitesse à 60 km/h sur un scooter électrique à Bordeaux

VOIR : les niveaux annuels d’amendes captés par les radars routiers en France

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