Le ministre français des Transports a déclaré qu’il allait faire pression pour mettre fin aux vols à prix cassés en Europe.

Un prix minimum pour les billets d’avion en Europe pourrait être introduit pour « contrer le dumping social et environnemental », a déclaré Clément Beaune au magazine français L’Obs mercredi 30 août.

M. Beaune a déclaré que les billets d’avion à prix réduit, comme ceux à partir de 10 euros, ne devraient plus être disponibles alors que le monde tente de lutter contre le changement climatique et le réchauffement de la planète.

Il a fait allusion à certaines compagnies aériennes à bas prix dont les billets ne couvrent pas le coût réel d’un vol, alors que les voyages en avion émettent beaucoup plus de gaz à effet de serre que les voyages en train.

Des allers simples au départ de la France coûtant à peine 10 euros, avec moins d’un mois de préavis, peuvent être trouvés à la vente aujourd’hui. Une recherche rapide sur les sites de comparaison de prix a permis de trouver des vols vers au moins 17 destinations pour moins de 20 euros au départ des aéroports français, y compris vers des destinations d’Afrique du Nord et d’Europe de l’Est.

M. Beaune a ajouté qu’il prendrait la responsabilité de veiller à ce que la taxe sur les « activités polluantes » soit investie dans l’écologisation des transports et a déclaré qu’il prévoyait de soumettre sa proposition de prix minimum à ses collègues de l’Union européenne dans les prochains jours.

Le gouvernement français a déjà déclaré qu’il augmenterait la taxe dite « de solidarité » qui s’applique à tous les vols au départ de la France et qui est utilisée pour investir dans le réseau ferroviaire.

Des taxes supplémentaires sur les sociétés d’autoroutes et les billets d’avion devraient figurer dans le budget de la France pour 2024.

Lire la suite : La taxe sur les billets d’avion va augmenter en France pour financer les investissements dans les trains

Les billets d’avion ne devraient pas coûter moins cher que les billets de train

La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) a répondu aux commentaires de M. Beaune dans une interview accordée au site d’information FranceInfo.

Bruno Gazeau, président de la FNAUT, a déclaré que les modèles économiques du rail, de la route et de l’avion doivent « absolument être mis en cohérence ».

« Si l’on veut une politique qui prenne en compte le changement climatique, il est impératif que les différents systèmes de subventions et de défiscalisation accordés ne rendent pas l’avion systématiquement moins cher que le train », a-t-il ajouté.

M. Gazeau a déclaré que si le gouvernement français envisage de « développer l’utilisation des trains de nuit en Europe… [they] il faut donner une chance aux trains de nuit » et donc ne pas avantager les avions avec des « prix très bas ».

Bien que la France ait pour objectif d’introduire au moins une douzaine de lignes ferroviaires de nuit à travers le pays d’ici 2030, les progrès ont été lents, et des groupes de défense tels que Oui au train de nuit affirment que le gouvernement manque d’ambition.

M. Gazeau a également déclaré qu’il acceptait que le prix minimum d’un billet d’avion varie en fonction de la destination, mais il a ajouté que « nous ne pouvons pas avoir des billets d’avion à bas prix qui coûtent moins cher qu’un billet de train, sinon la politique est incompréhensible ».

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