La France redevient le premier producteur mondial de vin
La France est à nouveau le premier producteur mondial de vin, après une année de mauvais temps qui a entraîné une baisse de la production mondiale. Toutefois, cette baisse pourrait en fait aider les vignobles français à survivre dans un marché surabondant.
Selon le rapport annuel de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) publié le 7 novembre, la production mondiale de vin est à son niveau le plus bas depuis 62 ans, avec des baisses significatives en Espagne et en Italie.
Alors que la production mondiale a chuté de 7 % en 2023, le rapport de l’OIV indique que la production française a connu une année relativement bonne.
Les régions de Cognac, de Corse et de Champagne ont produit des volumes particulièrement élevés, ce qui a permis de faire progresser la production française de 3 %, malgré de mauvaises années dans le Bordelais et le Sud-Ouest, qui ont souffert de foyers de mildiou, et dans le Languedoc-Roussillon, touché par la sécheresse et la canicule.
« [In France] la récolte de cette année peut être considérée comme relativement bonne, même si certaines régions ont enregistré des variations négatives par rapport à 2022 », indique le rapport de l’OIV.
Cependant, l’été chaud et sec a conduit à une récolte précoce en Espagne et en Italie, ce qui, avec le problème à long terme du mildiou, a entraîné des baisses de 19 % et 13 %.
Quels seront les principaux pays producteurs de vin dans le monde en 2023 ?
Le rapport de l’OIV estime que les cinq premiers producteurs en termes de millions d’hectolitres de vin sont :
- La France – 45,8 mhl
- Italie – 43,9 mhl
- Espagne – 30,7 mhl
- ÉTATS-UNIS – 25,2 mhl
- Chili – 10 mhl
L’Australie était le cinquième producteur mondial en 2022, mais elle a souffert de pluies persistantes, de températures anormalement froides et d’inondations cette année en raison de La Niña, le phénomène météorologique froid de l’océan Pacifique qui fait pendant à El Niño, plus chaud.
La baisse de la production pourrait aider les producteurs
Paradoxalement, la production de vin est davantage affectée par la surproduction que par une mauvaise année. En fait, une mauvaise année peut aider les producteurs.
« En raison de la baisse de la consommation mondiale et des réserves qui restent élevées dans le monde entier, la faible production de cette année pourrait contribuer à rééquilibrer le marché mondial », indique le rapport.
Depuis des années, les vignobles français sont en difficulté en raison de la baisse de la demande et de l’augmentation de l’offre, ce qui a entraîné une baisse des revenus et une intensification de la concurrence.
En effet, plutôt que de lutter contre la baisse des revenus, les vignobles de la région du Bordelais ont formé un collectif appelé Collectif VITI 33, exigeant une diminution de la production pour protéger leurs moyens de subsistance.
L’espoir est qu’une production moins intensive permette de mieux rémunérer les producteurs et d’enrayer la propagation des maladies qui menacent leurs vignes.
Leur pétition auprès de la Chambre d’agriculture et de commerce de la Gironde ayant abouti, l’État leur a offert 6 000 euros pour chaque hectare de vigne détruit, jusqu’à un total de 9 500 hectares.
Le coût total du projet s’élève à 59 millions d’euros, répartis entre l’État, la région Nouvelle-Aquitaine et le CIVB.
Cette réduction délibérée des terres viticoles a reçu l’approbation de la Commission européenne le 4 novembre. Le projet devrait débuter en novembre.
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