La robe Abaya portée par certaines jeunes filles musulmanes est interdite dans les écoles en France

La robe Abaya portée par certaines jeunes filles musulmanes est interdite dans les écoles en France

La robe abaya, portée par certaines jeunes filles musulmanes, a été ajoutée à la liste des vêtements interdits dans les écoles françaises.

« Quand on entre dans une classe, on ne doit pas pouvoir dire quelle est la religion des élèves rien qu’en les regardant », a déclaré le ministre français de l’éducation, Gabriel Attal, lors d’une interview télévisée sur TF1 dans la nuit de dimanche à lundi (27 août).

L’abaya est un vêtement ample, long et à manches longues qui couvre tout le corps. Elle est portée par de nombreuses femmes dans la péninsule arabique et en Afrique du Nord. Bien que l’abaya ne soit pas considérée en soi comme un vêtement religieux, elle a été qualifiée de « marqueur clair de religion » par Sonia Backès, secrétaire d’État à la citoyenneté, au micro de France Info en octobre 2022.

Il vient s’ajouter à une liste de plus en plus longue de vêtements explicitement interdits dans les écoles françaises. Les décolletés, les shorts, les pantalons larges, les jeans déchirés, les talons hauts et les mini-shorts sont tous interdits depuis des années. Cependant, l’abaya rejoint la liste un peu plus exclusive et controversée des articles interdits au nom de la laicité.

Qu’est-ce que la laicité ?

En vertu du principe de laïcité, qui se traduit approximativement par la laïcité, les individus ont essentiellement le devoir de fonctionner comme de simples citoyens lorsqu’ils se trouvent dans la sphère publique et de ne pas afficher leurs croyances ethniques, religieuses ou idiosyncrasiques. Ces croyances peuvent toutefois être affichées et ne pas être remises en question dans la sphère privée ou lors de rassemblements fermés, comme dans les églises, les synagogues ou les mosquées.

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Depuis la loi du 15 mars 2004, le gouvernement a fortement réprimé le port d’objets religieux à l’école, tels que les turbans, les voiles islamiques, les croix et les kippas.

Au micro de TF1, M. Attal a déclaré que la laicité « n’est pas seulement une contrainte, c’est aussi une liberté. C’est la liberté de se forger sa propre opinion et de s’émanciper par l’école ».

Cependant, les soi-disant « atteintes » à la laicité sont en augmentation depuis la décapitation en 2020 de l’instituteur français Samuel Paty, selon une note du gouvernement obtenue par l’Association France Presse. Entre 2021/22 et 2022/23, ces « infractions » ont augmenté de 120 %, l’affichage de symboles religieux et le port de vêtements religieux constituant la majorité d’entre elles.

Certains articles, comme l’abaya, qui, en tant que simple vêtement, n’est pas nécessairement de nature religieuse, tombaient auparavant dans une zone grise.

Les règles n’étaient pas claires

Le principal syndicat d’enseignants a réagi positivement à la mesure : « Les directives n’étaient pas claires avant et maintenant elles le sont », a déclaré le président du SNPDEN sur Twitter. Avant la décision du ministre, il incombait aux chefs d’établissement de décider de sanctionner ou non les élèves portant des abayas. « Maintenant, nous pouvons mettre en œuvre cette décision[…] les écoles ne seront plus seules à décider de ce qu’il faut faire avec les abayas ».

Des rivaux politiques du parti Renaissance du président Macron se sont également prononcés en faveur de cette loi :

Le socialiste Amine El-Khatmi, conseiller municipal d’Avignon, a tweeté : « Cette tenue islamiste venue d’Arabie saoudite n’a pas sa place dans nos écoles. C’est une bonne chose qu’il ait été interdit ».

Le chef de Les Républicains est allé plus loin en tweetant : « Le communautarisme est une lèpre et une menace pour notre République. Nous avions demandé à plusieurs reprises l’interdiction des abayas à l’école. Je salue la décision de la ministre de l’Éducation nationale qui montre que nous avions raison. »

Plusieurs voix discordantes se sont toutefois élevées, comme celle de la députée verte Sandrine Rousseau, qui a souligné que l’interdiction des vêtements représentait une continuation du contrôle des hommes sur le corps des femmes.

« L’année dernière, ce sont les hauts de forme qui ont été interdits… Cette année, c’est l’abaya. Il s’agit toujours du contrôle de la société sur le corps des femmes et des jeunes filles », a-t-elle tweeté.

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