L’adultère est-il toujours un motif de divorce en France et des dommages et intérêts sont-ils dus ?

L’adultère est-il toujours un motif de divorce en France et des dommages et intérêts sont-ils dus ?

Question d’un lecteur : Si un partenaire dans un mariage est infidèle, y a-t-il un droit automatique au divorce en France – et les tribunaux accordent-ils des dommages-intérêts ?

Avant 1975, l’adultère était en fait un délit pénal en France et, bien que ce ne soit plus le cas, il est reconnu comme une faute en droit civil et comme un motif de divorce, le divorce pouvant être prononcé aux torts exclusifs de l’auteur de l’adultère.

Le code civil stipule que « les époux se doivent fidélité et vie commune ».

Lorsqu’une faute est constatée dans un divorce pour infidélité, il est également possible d’accorder des dommages et intérêts à la victime, en particulier si des enfants sont concernés.

En revanche, dans le cas d’un Pacs ou d’un concubinage, l’infidélité n’est pas prise en compte à la fin de la relation, bien que celle-ci soit beaucoup plus facile à annuler qu’un mariage.

Qu’est-ce que l’infidélité ?

Les juges des affaires familiales qui statuent sur ces affaires ne considèrent pas seulement les relations sexuelles comme de l’infidélité, même si c’est généralement ce qui est en cause.

La jurisprudence suggère que l’infidélité ne doit pas nécessairement être « consommée » par un acte spécifique, mais peut également impliquer une intimité émotionnelle intense avec une autre personne ou, par exemple, l’échange de photographies à caractère sexuel avec une autre personne.

Toutefois, pour une décision de divorce aux torts exclusifs d’un des époux pour cause d’infidélité, les juges recherchent généralement la preuve d’une certaine régularité dans le comportement, plutôt qu’un acte unique. Un « coup d’un soir » ne suffit pas pour cela, selon Catherine Bourguès, spécialiste du droit de la famille.

Enfin, l’infidélité doit être prouvée soit par des preuves (SMS, témoignages, photos, détective privé), soit par l’aveu du coupable.

Quelles sont les conséquences pour le mariage ?

Si un mariage est porté devant les tribunaux pour cause d’infidélité – et que celle-ci est prouvée – un juge aux affaires familiales peut prononcer le divorce pour cause d’infidélité, la faute incombant uniquement au partenaire infidèle.

Toutefois, la personne peut rétorquer que le mariage est devenu intolérable et que les deux parties sont donc en tort.

Dans le premier cas, des dommages-intérêts pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros peuvent être accordés. Cependant, les éventuelles pensions alimentaires ne seront pas augmentées plus que d’habitude et les dommages et intérêts sont en quelque sorte considérés comme « symboliques ».

Faut-il vraiment une faute pour divorcer ?

Le droit français n’exige pas qu’une des parties soit considérée comme « fautive » en tant que telle, mais le divorce nécessite toujours l’intervention d’un ou de plusieurs avocats et, souvent, une comparution devant le tribunal.

Toutefois, si les deux parties souhaitent divorcer par consentement mutuel, une procédure simplifiée dans laquelle la demande est déposée auprès d’un notaire est également possible.

Si l’une des parties refuse de divorcer ou n’est pas d’accord sur les conditions de garde et d’entretien des enfants ou sur les questions de propriété, l’une des parties devra engager une procédure contre l’autre.

Cela laisse encore le temps à l’autre partie d’accepter le principe du divorce, si elle le souhaite, sinon le tribunal examinera la question de la faute ou d’autres motifs tels qu’une séparation de deux ans.

Qu’en est-il en cas de Pacs ?

Mettre fin à un pacs ou à un partenariat civil en France est beaucoup plus facile qu’un mariage, et ne nécessite pas l’intervention d’un tribunal.

Un document (signé par les deux parties) peut être envoyé à la mairie ou au notaire qui a enregistré le Pacs, annonçant la fin du partenariat.

Si la volonté de rompre le partenariat civil est unilatérale, vous devez utiliser un commissaire de justice (huissier de justice, anciennement huissier de justice) pour informer votre ex-partenaire de la décision.

Ce n’est qu’en cas de désaccord sur les biens qu’un juge aux affaires familiales interviendra dans la séparation.

Articles connexes :

Cinq choses pour lesquelles vous pouvez utiliser la nouvelle application juridique du gouvernement

Couples mariés : Connaissez-vous votre régime matrimonial français ?

12 choses que vous pouvez faire à la mairie en France en plus de vous marier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *