Evolyn, un consortium basé en Espagne visant à contester le monopole d’Eurostar sur les services transmanche, a acheté 12 trains à l’entreprise française Alstom dans le cadre d’un projet de 1,16 milliard d’euros.

L’accord portant sur 12 trains pourrait être étendu à 16 trains à l’avenir, a déclaré la société. Les trains devraient entrer en service en 2025 et atteindre leur capacité opérationnelle maximale en 2026.

Les trains circuleront d’abord entre Londres et Paris, avant de s’étendre à Paris-Bruxelles, puis à d’autres destinations au Royaume-Uni et en Europe continentale.

Dans un communiqué, Evolyn a déclaré à Reuters : « Ce serait la première fois, après 30 ans de monopole d’Eurostar, qu’un concurrent entre sur le marché.

« Les propriétaires/actionnaires de ce consortium sont des partenaires français et britanniques, à la fois des industriels et des fonds d’investissement, ainsi que des financiers, des professionnels ferroviaires de longue date et des fonds internationaux intéressés par le projet », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il prévoyait de desservir 11 millions de passagers par an en période de pointe.

Un porte-parole a déclaré que « nous offrirons des billets à meilleur prix ».

Alstom fabrique les TGV français (trains à haute vitesse), mais elle a souffert d’un ralentissement des commandes au cours des derniers mois.

Getlink, l’opérateur français du tunnel sous la Manche, a déclaré dans un communiqué que l’accord portant sur 12 trains « confirme le potentiel de croissance du marché du transport ferroviaire de passagers transmanche ». Il a déclaré que l’infrastructure existante pourrait supporter le double du nombre actuel de services.

Eurostar est détenu à 55 % par l’opérateur français SNCF. Il a connu des difficultés pendant la pandémie, affichant une perte de 480 millions d’euros en 2020 et 2021. Elle s’est redressée l’année dernière avec des bénéfices de 332 millions d’euros.

Cependant, elle n’a toujours pas atteint ses chiffres d’avant la pandémie ni le nombre de passagers, avec 19 millions de personnes ayant voyagé en Eurostar en 2019, contre 15 millions en 2022.

Malgré les déclarations audacieuses d’Evolyn, ce n’est pas la première entreprise à tenter de remettre en cause le monopole d’Eurostar.

En 2013, le groupe allemand Deutsche Bahn l’a fait, mais a renoncé après une réponse mitigée des gouvernements français et britannique.

En 2021, l’opérateur espagnol Renfe s’est dit intéressé par l’exploitation de services Paris-Londres, mais est resté discret sur ses projets depuis lors, bien qu’il exploite actuellement deux lignes en France, de Lyon et Marseille vers Madrid et Barcelone.

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