Le manque de neige pèse sur la saison de ski des vacances scolaires dans les Pyrénées
Le mois de janvier, anormalement chaud en France, a battu de nombreux records de chaleur, en particulier dans le sud, ce qui a entraîné un manque de neige inhabituel.
Dans les Pyrénées, les températures ont régulièrement été supérieures à 0°C, même à des altitudes nettement supérieures au niveau de la mer, ce qui signifie que peu de neige s’est déposée, même près des sommets.
La petite quantité de neige qui s’est déposée a rapidement fondu, laissant les habitants des Pyrénées-Orientales avec deux craintes imminentes : la poursuite de la crise de la sécheresse et le manque de neige pour la saison de ski qui génère des revenus.
Il est peu probable que les stations de ski soient suffisamment enneigées avant le début des premières vacances scolaires, le 10 février, et certaines ont déjà fermé leurs portes pour la prochaine saison de ski.
Quelle a été la température ?
Le record de chaleur pour un mois de janvier – qui est resté pratiquement intact cette année – est de 25°C, enregistré à Perpignan (Pyrénées-Orientales) en 1944.
Cependant, les températures dans le département ont dépassé les 20°C – qui marquent habituellement la fin de l’hiver – le 20 janvier, bien plus tôt que d’habitude.
Sur les hauteurs, à l’observatoire météorologique du Pic du Midi, à 2 880 mètres d’altitude, les effets du réchauffement sont bien visibles, même si les températures n’y ont pas tout à fait atteint les 20°C.
« Une série inédite de six jours consécutifs sans gel a été enregistrée du 24 au 29 janvier » sur le site, précise Météo France.
« Les séquences sans gel en janvier n’avaient jamais dépassé trois jours d’affilée », a ajouté Météo France, une telle série de trois jours ne s’étant produite qu’en 1971, 2002 et 2007.
Dans le département voisin de l’Ariège, une température de 24,6°C a été enregistrée à plus de 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit 5°C de plus que tous les mois de janvier précédents.
Ces conditions sont appelées à durer, Météo France ne prévoyant pas de changement de situation au début du mois de février, et les chances de retour de chutes de neige significatives s’amenuisent chaque jour à l’approche du printemps.
Lire la suite : Faire face à la réalité : La France doit se préparer à un réchauffement climatique de +4°C
Manque de neige, manque de ski
Le manque quasi total de neige sur les montagnes habituellement couvertes de blanc conduit de nombreuses stations de ski à fermer temporairement leurs portes.
Il s’agit notamment d’Artouste, Gavarnie-Gèdre, Camurac, Le Chioula et Nistos.
Une station, Hautacam, qui a fermé son domaine skiable « nordique » mais a gardé d’autres espaces d’activités ouverts, s’est même appelée en plaisantant « Hautacam ». plage (plage) » sur les médias sociaux, en proposant des chaises longues et des barbecues aux clients.
Il est peu probable que la neige revienne en quantité suffisante avant le début des vacances scolaires, qui commencent le 10 février pour de nombreux enfants, pour que les pistes puissent rouvrir.
Site internet du ski skiinfo prévoit actuellement qu’aucune station des Pyrénées ne pourra ouvrir toutes les pistes de son domaine, même avec l’aide de la neige de culture des canons à neige.
Cette situation aura inévitablement un impact considérable sur l’économie d’un département largement tributaire du tourisme – avant la pandémie, le tourisme contribuait à l’économie locale à hauteur de 1,4 milliard d’euros par an et employait 11 000 personnes dans la région.
La crise de la sécheresse s’aggrave
Ce n’est pas seulement le tourisme d’hiver, mais aussi le tourisme d’été – et la vie quotidienne des résidents locaux – qui seront affectés par le manque de neige.
La fonte des neiges hivernales et printanières des Pyrénées réalimente généralement les nappes phréatiques de la région, ce qui constitue le dernier grand afflux d’eau avant une saison estivale généralement très sèche.
Malgré des pluies abondantes qui ont permis de reconstituer la quasi-totalité des réserves d’eau souterraines de la France à la fin de l’année 2023, le département des Pyrénées-Orientales est toujours confronté à de graves pénuries d’eau, et l’absence d’alimentation par la fonte des neiges ne fera qu’aggraver la situation.
En 2023, il n’est tombé que 250 mm de pluie sur l’ensemble de l’année, soit moins de la moitié de la moyenne annuelle.
Aujourd’hui (30 janvier), le préfet du département organise une réunion sur la manière dont le département peut gérer au mieux les réserves d’eau qui s’amenuisent.
Les plans de conservation des réserves comprennent une campagne de réparation des infrastructures d’eau qui fuient, des réglementations plus strictes sur l’utilisation de l’eau et le forage par les agriculteurs, et l’utilisation d’eaux usées recyclées.
Un autre facteur est l’effort de réduction de la consommation d’eau dans le département, qui a diminué de 30 % en 2023.
Cependant, les mesures devront peut-être être plus strictes avant que des améliorations ne soient constatées, en particulier s’il n’y a plus de neige cette année
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