Le notaire français doit-il « inviter » l’enfant déshérité à demander une indemnisation ?
Question du lecteur : Un récent Connexion L’article indique qu’une loi française de 2021 stipule que les enfants qui n’ont rien hérité parce que leur parent décédé a choisi d’appliquer une loi successorale non française à leur testament devraient être invités à demander une indemnisation.
En quoi consisterait cette « invitation » et le notaire est-il obligé d’accepter, malgré les souhaits exprimés dans le testament ?
Cette loi française complique les choses au regard d’un règlement européen sur les successions en vigueur depuis 2015 qui permet aux personnes de choisir la loi de leur pays de nationalité pour s’appliquer à l’ensemble de leur succession.
Le droit anglais, par exemple, ne prévoit pas de parts fixes pour les enfants, contrairement au droit français, ce qui permet aux parents de bénéficier d’une plus grande flexibilité.
La loi française s’applique lorsque le défunt ou l’un de ses enfants était un citoyen de l’UE ou vivait dans l’UE au moment du décès, et lorsqu’une loi étrangère a été choisie qui ne prévoit pas d’héritier forcé.
Le notaire doit informer les enfants (de sang ou adoptés) du défunt des parts que la loi française leur aurait accordées (par exemple, la moitié de la succession dans le cas d’un enfant).
Si les enfants le demandent, le notaire doit leur réserver une partie de la succession française pour compenser cette perte.
La probabilité que cela se produise est rare
Un notaire ayant une clientèle internationale a déclaré La Connexion qu’en réalité, cela ne se ferait automatiquement que si les enfants et les héritiers désignés dans le testament y consentent.
Dans le cas contraire, les enfants devront demander à un tribunal français de statuer sur la question, ce qui peut généralement se faire sans qu’ils aient à venir en France.
Nous n’avons pas connaissance de cas particuliers à ce jour.
La Commission européenne est examine plusieurs plaintes concernant la loi française de 2021 sur les successions.
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