Le pape François à Marseille pour une visite officieuse axée sur l’immigration
Le pape François est en visite à Marseille pour deux jours dans le cadre d’un voyage qui comporte un subtil avertissement diplomatique sur la crise migratoire.
La visite a pour but de mettre en lumière l’exploitation des migrants, mais elle comprendra des visites, des discours, des conférences et une messe communautaire centrée sur les migrants.
Le voyage comprend une rencontre avec le président français demain matin, au cours de laquelle les deux hommes devraient discuter des questions d’immigration, compte tenu de l’emploi du temps du pape.
Il sera accueilli par le Premier ministre Elisabeth Borne à l’aéroport à son arrivée vers 16h15 aujourd’hui et commencera à prier à Notre-Dame de la Garde, la basilique catholique la plus célèbre de Marseille, une heure plus tard.
Le lieu est dédié aux pêcheurs perdus en mer et aux migrants et le Pape François devrait pleurer la perte de vies de migrants en Méditerranée en communiant devant une stèle d’hommage à 18h00.
Le samedi matin est également consacré à la rencontre des personnes « fragiles et précaires » avant que le Pape ne participe à la session finale des Rencontres Méditerranéennes – un rassemblement d’évêques et de prêtres – et ne célèbre une dernière messe au stade Orange Vélodrome.
Marseille, pas la France
« Je vais aller à Marseille, pas en France », aurait déclaré le pape à des journalistes le 6 août, dans le but d’écarter toute suggestion selon laquelle il participerait à une visite d’État officielle.
« Je suis préoccupé par le problème de la mer Méditerranée. C’est pourquoi je viens en France. L’exploitation des migrants est une activité criminelle », a-t-il ajouté.
Le programme ne prévoyait pas initialement de rencontre avec M. Macron, mais l’Elysée a insisté pour que les deux se rencontrent malgré la nature non officielle de la visite du Pape, rapporte Le Figaro. Le président doit assister à la messe à l’Orange Vélodrome, ajoute le journal.
Le pape François ne s’est jamais exprimé sur la France et la conduite de ses politiques en matière d’immigration.
Mais sa visite, prévue depuis deux mois, intervient alors que la France a déclaré qu’elle n’accueillerait aucun des 7 000 migrants qui ont débarqué la semaine dernière sur l’île de Lampedusa, une minuscule île italienne et un point névralgique de l’entrée en Europe.
Le ministère de l’Intérieur a renforcé les contrôles de police à Menton, une ville du sud de la France qui jouxte la ville italienne de Vintimille où les migrants s’entassent dans l’espoir de rejoindre la France.
Un enjeu majeur pour le Pape
La crise migratoire a été l’une des questions les plus importantes soulevées par le pape François, qui s’est rendu à Lampedusa au début de la crise, en 2013, pour sa première visite officielle en dehors de Rome.
Il y a dénoncé les effets de la « mondialisation de l’indifférence » et condamné les milliers de morts de migrants en Méditerranée. Depuis 2016, entre 3 000 et 4 500 migrants s’y sont noyés en tentant de rejoindre l’Europe, indique l’Organisation internationale pour les migrations.
L’Organisation des Nations unies a dénoncé une « persistance et une crise intolérable ».
Le pape s’est également rendu en 2016 sur l’île grecque de Lesbos, autre point névralgique de la route migratoire, où il a déclaré « Nous sommes tous des migrants », lui-même petit-fils d’immigrés italiens.
La dernière visite d’un pape à Marseille remonte à 1533, sous Clément VII, et elle avait également une signification diplomatique, mais d’un type très différent.
Il est invité au mariage de Catherine de Médicis, sa nièce de 14 ans, avec Henri II, dans le cadre d’une démarche diplomatique visant à nouer des alliances royales avec la France et à lutter contre le Saint Empire romain germanique.
Lire aussi
Le navire de guerre du roi Charles arrive à Bordeaux avant la visite royale
Dates clés du mois de septembre à connaître en France