Le propriétaire d’un château français a le cœur brisé par le projet d’autoroute à 300 mètres de là
Le propriétaire d’un château classé, au cœur brisé, affirme que la construction d’une autoroute à proximité de son domaine de 13 hectares est une « catastrophe », mais qu’il ne peut pas s’opposer au projet car il l’a appris trop tard.
L’autoroute à quatre voies A69, qui relie Castres, dans le Tarn, à Verfeil, en Haute-Garonne, passera à moins de 300 mètres du château de Scopont, classé monument historique, dont certaines parties datent de 1540.
Il passera également à 180 mètres d’un pavillon néogothique classé situé dans le parc du château.
En tant que bâtiment classé, un rayon de 500 mètres devrait protéger le Château de Scopont de tous travaux importants.
L’année dernière, les Architectes des Bâtiments de France ont émis un avis défavorable sur le projet de tracé de l’A69 et ont proposé des alternatives, mais celles-ci n’ont pas été suivies d’effet.
En mai dernier, François-Xavier Lauch, alors préfet du Tarn, a déclaré que la proximité de l’A69 avec le château de Scopont était due à des problèmes techniques liés à son « rayon de braquage » à cet endroit, ce qui la rendait impossible à déplacer.
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Un barrage hydraulique asséchera les zones humides d’une propriété
Le propriétaire, Bernard d’Ingrando, a déclaré qu’il avait le cœur brisé.
Il a indiqué qu’une « déclaration d’utilité publique » avait été faite pour l’autoroute, permettant ainsi l’avancement des travaux.
« Je n’ai jamais reçu de documents m’avertissant que je devais m’opposer à un projet si proche d’un monument classé. Quand je l’ai appris, il était trop tard ».
M. d’Ingrando a ajouté : « Quatre voies seront ajoutées à la route actuelle à deux voies, ce qui augmentera le bruit et la pollution.
« L’autoroute créera également un barrage hydraulique. En d’autres termes, l’eau qui coule le long des collines sera bloquée. Nous avons des zones humides et dès qu’il n’y aura plus d’eau pour les alimenter, c’est tout le parc et les arbres centenaires qui vont souffrir.
« Plus encore, si le parc s’assèche, le pavillon Romantique, classé monument historique, et tous les autres bâtiments s’assèchent, ce qui entraînera automatiquement des fissures. C’est tout simplement une catastrophe.
M. d’Ingrando a indiqué qu’un avocat, aux côtés de l’association Sites & ; Monuments, basée à Paris, qui œuvre pour la protection du patrimoine français, a déposé un recours devant le tribunal administratif.
« J’essaie de croire qu’ils vont entendre cette affaire. J’espère qu’ils écouteront », a-t-il déclaré.
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L’A69 devrait être inaugurée en 2025 et coûter 450 millions d’euros.
Les efforts pour améliorer la liaison entre Castres et Toulouse datent de 1995 avec une proposition d’élargissement à deux voies de la RN126, qui est actuellement l’autoroute principale.
En 2010, les autorités ont opté pour une autoroute privée à péage. Deux ans plus tard, une convention de concession a confié à la société Atosca la construction et l’exploitation de l’autoroute de 53 km pendant 55 ans.
L’ouverture de l’A69 est prévue pour 2025 et son coût est estimé à environ 450 millions d’euros, dont 23 millions d’euros de fonds publics.
Atosca a déclaré publiquement qu’elle avait été nommée après que le tracé ait été défini en 2018, et qu’elle ne pouvait donc pas « s’opposer ni modifier ce qui a été commandé ».
L’A69 divise depuis longtemps l’opinion publique
Le président du département, Christophe Ramond, estime qu’elle est « vitale » pour l’économie du sud du Tarn, dont la moitié des 200 000 habitants vit dans la seule zone de Castres-Mazamet.
Cependant, les défenseurs de l’environnement ont longtemps combattu le projet, le qualifiant d' »inutile et anachronique ».
Cet été, Thomas Brail, président du Groupe national de surveillance des arbres, a entamé une grève de la faim après l’abattage d’arbres à Vendine.
En septembre, il est apparu que le ministre des transports, Clément Beaune, a demandé à Atosca de réduire de cinq hectares l’impact du projet sur le territoire.
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