L’épouse d’un tueur en série français comparaît devant le tribunal pour trois meurtres, dont celui d’un Britannique

L’épouse d’un tueur en série français comparaît devant le tribunal pour trois meurtres, dont celui d’un Britannique

Le procès de Monique Olivier, l’ex-femme du tueur en série français Michel Fourniret, s’ouvrira demain (28 novembre), dans le cadre de l’enlèvement et du meurtre de trois femmes, dont l’étudiante britannique Joanna Parrish.

L’affaire s’ouvrira devant la cour d’assises de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Mme Olivier, 75 ans, purge actuellement une peine minimale de 28 ans pour son rôle dans les crimes de son ex-mari. Elle comparaîtra seule sur le banc des accusés. Fourniret est décédé en mai 2021, après avoir été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle en 2008.

Le procès devrait durer trois semaines. Olivier est accusé de complicité dans trois affaires d’enlèvement, de séquestration et de meurtre : Marie-Angèle Domece, 19 ans, en 1988 ; Joanna Parrish, 20 ans, en 1990 ; et Estelle Mouzin, neuf ans, en 2003.

Le couple a été associé aux meurtres de 12 jeunes filles et enfants, mais Fourniret n’a admis que huit meurtres avant sa mort.

Plus de victimes

Olivier et Fourniret se sont mis en couple alors que ce dernier était en prison pour agression sexuelle. Il avait passé une annonce dans un journal pour trouver un correspondant qui l’aiderait à « oublier la solitude ». Olivier lui demandait de l’aider à tuer son ex-mari.

Bien qu’il n’ait jamais tué l’ex-mari, Fourniret a demandé l’aide d’Olivier pour « chasser les vierges ».

Le couple sera arrêté en 2003, et leur aveu ultérieur d’au moins huit meurtres fera d’eux le couple de tueurs en série le plus prolifique de l’histoire de France.

Les enquêteurs pensent qu’ils sont responsables d’encore plus de meurtres. Un ancien procureur, Francis Nachbar, de Charleville-Mézières, s’est dit « convaincu qu’il y a 15 à 20 autres victimes », qui ont été tuées entre 1990 et 2000.

Olivier a souvent été considéré comme le « maillon faible » lorsqu’il s’agissait d’interroger le couple, car c’est presque toujours elle qui « craquait » en premier lorsqu’elle était interrogée sur les crimes. Elle a d’abord admis être impliquée dans six, puis huit, puis dix meurtres.

Didier Seban, avocat de plusieurs familles de victimes, a déclaré FranceInfo que ce procès pourrait être l’une des dernières occasions de faire avancer plusieurs affaires non résolues. Il a déclaré : « Nous aurons un certain nombre de questions à poser : « Nous aurons un certain nombre de questions à poser, car c’est certainement l’une des dernières fois que nous pourrons entendre longuement Monique Olivier ».

Parmi les questions qui restent sans réponse, il y a la localisation des corps d’Estelle Mouzin et de Marie-Angèle Domece, qui n’ont jamais été retrouvés.

Olivier a déclaré avoir accompagné Fourniret à l’orée du bois d’Issancourt-et-Rumel (Ardennes) pour qu’il puisse enterrer le corps de Mlle Mouzin, mais aucune dépouille n’a jamais été retrouvée. Olivier a également déclaré que Mme Domece avait été enterrée dans un « endroit humide ».

Lire notre précédent article : L’ex du tueur en série français pourrait être jugé pour le meurtre d’une étudiante britannique

Tout a été dit

Mais l’avocat d’Olivier, Richard Delgenès, a déclaré que sa cliente avait déjà révélé tout ce qu’elle savait, et a ajouté que le nouveau procès lui donnerait l’occasion de « répéter ses aveux », voire de revenir sur certaines déclarations.

Il a dit BFMTV aujourd’hui (27 novembre) : « Ce qu’on attend d’une cour d’assises, c’est qu’on répète ce qu’on a dit au juge d’instruction. Il n’y a jamais, ou rarement, de découverte ou de nouveauté dans un tel procès.

« Monique Olivier a fait des aveux complets et nous savons comment les différents crimes se sont déroulés heure par heure. Ce que nous attendions, c’était qu’elle répète ses aveux, ni plus ni moins.

« Il n’y a aucune zone d’ombre dans le dossier de Monique Olivier, tout a été dit.

Qui était Joanna Parrish ?

Mme Parrish, l’une des victimes du couple, était une tutrice britannique et une étudiante en langue française à l’université de Leeds.

Originaire du Gloucestershire au Royaume-Uni, elle travaillait en Bourgogne dans le cadre de son diplôme en 1990, lorsqu’elle a disparu les 16 et 17 mai après avoir publié une annonce locale pour des cours particuliers d’anglais.

Son corps a été retrouvé dans une rivière à Monéteau (Yonne). Elle avait été abusée sexuellement, battue et étranglée. Olivier a fait des déclarations à la police pour établir un lien entre son ex-mari et le crime. Cependant, elle les a retirées plus tard, déclarant qu’elles avaient été faites sous la contrainte.

Fourniret a reconnu les meurtres de Melle Mouzin, Melle Domece et Melle Parrish avant de mourir.

La justice française nous a laissé tomber

Dans une interview avec Le Parisien en mars de cette annéeLe père de Mme Parrish, Roger Parrish, a déclaré : « Fourniret ne sera jamais condamné pour le meurtre de notre fille et c’est la faute de la justice française : « Fourniret ne sera jamais condamné pour le meurtre de notre fille, et c’est la faute du ministère français de la justice. C’est très difficile à accepter, car nous attendons un procès depuis 30 ans.

« Pendant longtemps, les tribunaux ont refusé de nous croire ou de croire notre avocat lorsque nous avons demandé que le dossier Fourniret soit examiné », a-t-il déclaré.

« Ils ont pris leur temps alors que le meurtre de Joanna aurait pu être jugé beaucoup plus tôt. Pendant toutes ces années, nous avons eu le sentiment de ne pas exister. La justice française nous a souvent déçus, et cela continue aujourd’hui. »

M. Parrish et son épouse, Pauline Sewell, n’assisteront pas au procès d’Olivier.

« Aller en France nous coûterait beaucoup d’argent, et la justice française n’a jamais remboursé aucun de nos frais de voyage depuis toutes ces années », a-t-il déclaré. « Il est déjà trop tard.

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