Les agriculteurs du Sud-Ouest lancent un appel à l’action pour protéger leurs terres des dégâts causés par les sangliers, qui deviennent de plus en plus fréquents en raison de l’augmentation de la population de ces animaux.

Jean-Luc et Corinne Maurel ont lancé cet appel après que des sangliers ont dévasté neuf hectares de terres sur leur exploitation laitière de Lherm (Lot).

« Il y a dix ans, les sangliers ne venaient jamais dans les champs, mais depuis sept ou huit ans, c’est de pire en pire », a déclaré Mme Maurel à l’AFP. France 3.

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« Nous perdons des terres en termes de quantité et de qualité », a-t-elle déclaré. « Sur l’ensemble de nos champs, nous avons facilement perdu entre 60 et 70 bottes de foin, ce qui représente un camion entier qu’il faudra payer en compensation ».

Demandes d’indemnisation

Les sangliers ont causé un total de 800 000 € de dégâts aux terres agricoles dans le Lot en 2023. Ces dégâts sont indemnisés par la fédération départementale de la chasse après approbation de l’organisme national. l’Office National de la Chasse.

Ce curieux système reflète le rôle de service public que jouent les chasseurs dans la gestion des populations d’animaux sauvages afin de protéger la biodiversité. L’État verse chaque année 10 millions d’euros à la Fédération nationale de la chasse, soit environ 10 euros par chasseur, pour qu’elle remplisse ce rôle.

Cependant, Michel Bouscary, président de la Fédération de la chasse du Lot, estime que les demandes d’indemnisation pèsent de plus en plus lourd sur les chasseurs.

« Nous n’avons jamais rien vu de tel », a-t-il déclaré à France 3. « Tout l’argent versé aux agriculteurs vient des chasseurs et nous ne pouvons plus le payer !

La Fédération nationale des chasseurs signale que les demandes d’indemnisation ont triplé au cours des 30 dernières années, alors que le nombre de chasseurs a diminué de 30 %. Cela signifie que les coûts par chasseur ont été multipliés par cinq.

En 2015, l’Office national de la chasse a examiné 37 000 demandes d’indemnisation. En 2020, le nombre de demandes était passé à 50 000, pour des dommages aux terres agricoles estimés à 35 millions d’euros.

Les groupes de chasseurs et les syndicats d’agriculteurs demandent une réforme du système d’indemnisation.

Une saison de chasse prolongée

Pour répondre aux inquiétudes des agriculteurs, la préfète du département, Claire Raulin, a prolongé la période de chasse qui devait s’achever le 29 février.

Mme Raulin a déclaré dans un tweet que la préfecture « travaille à la mise en place de mesures permettant de chasser le sanglier toute l’année ».

Ces échanges ont permis de progresser sur les mesures supplémentaires qui peuvent être prises pour faire face à cette situation.
️ la capacité de chasse tout au long de l’année
développement du piégeage
En ➕ de la possibilité de battues administratives
: FDSEA du Lot pic.twitter.com/Uk3YruaWqA

– Préfète du Lot (@Prefet46) 14 février 2024

Pourquoi y a-t-il tant de sangliers ?

Malgré la réintroduction du loup et de l’ours, les prédateurs naturels sont encore peu nombreux en France.

Selon Raphaël Mathevet du Centre national de la recherche scientifique, le CNRS, le nombre de sangliers a augmenté de façon spectaculaire au cours des 50 dernières années. On en compte aujourd’hui plus d’un million en France.

Alors qu’en 1970, les chasseurs tuaient 35 000 sangliers, en 2021, ils en ont tué 800 000. Outre les dégâts causés aux terres agricoles, les sangliers sont responsables de plus de 30 000 accidents de voiture chaque année.

« L’élimination des prédateurs tels que les loups et les lynx au cours de la première moitié du 20e siècle n’est qu’une partie de l’explication. [for wild boar’s increase] », a déclaré M. Mathevet à France 3. « Les agriculteurs ont également cessé d’exploiter les terres moins fertiles ou inaccessibles, ce qui a permis la reconquête des forêts, qui sont les refuges et les sources de nourriture des sangliers ».

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