Les barrages routiers des agriculteurs français se poursuivent : Une femme tuée lorsque sa voiture heurte une barricade
Une femme a été tuée et sa fille et son mari grièvement blessés après qu’une voiture a heurté un barrage routier dans le sud-ouest, alors que les manifestations d’agriculteurs contre les réglementations gouvernementales s’étendent à tout le pays.
Depuis quatre jours, les agriculteurs bloquent un nombre croissant de routes et d’autoroutes. Les négociations se sont révélées infructueuses jusqu’à présent et la mort d’un manifestant risque d’attiser les tensions.
L’accident s’est produit peu après 8 heures le 23 janvier, alors qu’une voiture tentait de forcer un barrage d’agriculteurs près de Pamiers (Ariège).
Le décès de la femme a été constaté sur place. Sa fille de 14 ans et son mari ont été transportés par hélicoptère à Toulouse.
La police a arrêté le conducteur et, bien que l’accident soit considéré comme tel, a transmis l’affaire au procureur de Foix pour qu’il mène une enquête pour « homicide involontaire et blessures accidentelles ».
Le proxénète, Olivier Mouysset, a d’abord déclaré que la fille était également décédée, mais il a depuis précisé que la fille et son père étaient tous deux en vie, mais dans un état critique.
M. Mouysset a depuis révélé que le conducteur était un demandeur d’asile d’origine arménienne qui avait reçu l’ordre de quitter la France, annonçant lors d’une conférence de presse que « même s’il est libéré pour ces faits, il sera placé en rétention administrative ».
Plus d’informations ici : Les agriculteurs bloquent plusieurs autoroutes françaises alors que les manifestations s’étendent
Quelles sont les routes actuellement touchées par les protestations des agriculteurs ?
Des manifestations sont actuellement en cours sur les routes :
- A16 près de Beauvais (Oise)
- A62 près d’Agen (Lot-et-Garonne)
- Nationale 21 près de Bergerac (Dordogne)
- Nationale 20 près de Pamiers (Ariège)
- Routes d’accès à Poitiers (Vienne)
- Voies d’accès à Niort (Deux-Sèvres)
- A63 près de Bordeaux (Gironde)
- A64 près de Carbonne (Haute-Garonne)
- A68 près d’Albi (Tarn)
- A7 près de Saint-Rambert-d’Albon (Drôme)
- A61 entre Toulouse et Narbonne (Haute-Garonne)
- A4 près de Strasbourg (Bas-Rhin) – prévue pour le 24 janvier
D’autres barrages routiers et blocages roulants sont attendus dans les prochains jours. Le président du syndicat agricole FNSEA a déclaré RMC que la propagation rapide du mouvement est la preuve que « ce n’est pas un simple moment de frénésie, mais un sentiment profond ».
« Nous entendons chaque minute l’annonce de nouveaux barrages routiers », a-t-il déclaré.
Que veulent les agriculteurs ?
De nombreuses revendications portent sur le poids croissant des réglementations françaises et européennes, mais le point de bascule pour les manifestants est la nouvelle taxe sur le gasoil agricole ou gasoil non routier (GNR).
Le gazole agricole faisait auparavant l’objet d’une exonération de la taxe sur les carburants appelée Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) au taux de 18,82 €c/L au lieu du taux normal de 59,4 €c/L.
La taxe a été réintroduite le 1er janvier 2024 et doit augmenter progressivement jusqu’en 2030. L’objectif de la taxe est de décarboniser l’agriculture.
Bien que le syndicat FNSEA ait conclu un accord avec le gouvernement à l’été 2023 concernant les augmentations prévues de la taxe, de nombreux agriculteurs sont toujours soumis à des pressions croissantes au fur et à mesure de son entrée en vigueur.
Comment les autorités françaises gèrent-elles les manifestations ?
La réaction des autorités françaises à la manifestation – et à l’accident de voiture – a été jusqu’à présent extrêmement modérée.
« Il n’est pas prévu de dégager les manifestants », a annoncé le 22 janvier le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ajoutant même qu’il « souhaite les soutenir politiquement, tout en les encourageant à respecter l’intérêt général ».
« Mais nous n’enverrons pas les CRS [riot police] contre des gens qui souffrent ».
Des hommes politiques de tous bords ont tenu à manifester leur soutien aux manifestants, Marine Le Pen (Rassemblement national, extrême droite) et André Chassaigne (Parti communiste) reprochant au gouvernement d’exercer une pression trop forte sur les agriculteurs.
Le Premier ministre Gabriel Attal a rencontré M. Rousseau dans la soirée du 22 janvier.
Cependant, la réunion n’a apparemment pas abouti, M. Rousseau annonçant « pas de fin aux actions actuelles » sans « solutions concrètes ». Le patron du syndicat a concédé sur RMC que M. Attal « a montré une compréhension des problèmes auxquels les agriculteurs français sont confrontés ».
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