Les hôpitaux français adoptent l’hypnose pour soulager la douleur pendant les traitements

Les hôpitaux français adoptent l’hypnose pour soulager la douleur pendant les traitements

New Scientist (en anglais) a publié en avril un article détaillant comment l’hypnose médicale est devenue une « pratique courante » dans les hôpitaux de plusieurs pays.

Loin d’être une astuce médicale, l’écoute d’enregistrements d’hypnose s’est avérée réduire la douleur et la nervosité des patients pendant les procédures, et peut même signifier qu’ils ont besoin d’une dose plus faible de sédatifs.

La France est l’un des pays à avoir adopté cette pratique, qui a été utilisée pour bloquer la douleur lors de traitements contre le cancer et même lors d’opérations cardiaques.

Dans certains cas, elle est améliorée en donnant aux patients des lunettes de réalité virtuelle pour regarder des paysages apaisants ou pour faire un voyage virtuel, par exemple dans l’espace ou en marchant dans les bois.

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Les gens se rétablissent mieux et souffrent moins de douleurs chroniques

Julie Mayon, directrice scientifique et de la formation à l’Institut Français d’Hypnose (IFH) à Paris, a déclaré : « L’hypnose peut rendre les traitements moins inconfortables, tout en réduisant la douleur et l’anxiété : « L’hypnose peut rendre les traitements moins inconfortables et réduire la douleur et l’anxiété.

« À long terme, elle peut donner aux patients un souvenir plus positif de leur séjour à l’hôpital, et la réduction de l’anxiété les aide à mieux récupérer, à mieux dormir et à ressentir moins de douleurs chroniques, ce qui améliore la qualité de vie en général. »

Elle s’empresse toutefois de préciser que l’hypnose n’est pas « une profession en soi ».

Il s’agit plutôt d’une discipline que les praticiens médicaux qualifiés peuvent utiliser comme un outil supplémentaire. « C’est pourquoi l’IFH ne forme que des professionnels de la santé.

Photo : Julie Mayon est directrice scientifique et de la formation à l’Institut Français d’Hypnose (IFH) à Paris ; Crédit : Julie Mayon

Une sensation de conduite sur une route connue

La formation peut durer de sept jours pour les infirmières désireuses d’aider les patients qui subissent des changements de pansements inconfortables, par exemple, à trois ans pour les psychologues.

Le Dr Mayon décrit l’hypnose comme un moyen de mettre les gens dans un état de dissociation similaire à l’absentéisme mental que connaissent de nombreux adultes lorsqu’ils conduisent un itinéraire bien connu.

« Ils font tout ce qui est nécessaire, mais ne sont pas mentalement présents à 100 % », dit-elle. « C’est cet état que l’hypnose peut aider les patients à atteindre à l’hôpital.

Elle ajoute qu’avec le temps, les gens peuvent apprendre à se mettre dans cet état.

« Avec de la pratique, cela peut même aider les personnes qui ont peur du dentiste, en particulier lorsque le dentiste est également formé à l’hypnose », a-t-elle déclaré.

Plus d’informations ici : 250 centres en France pour soulager les personnes souffrant de douleurs chroniques

Une relation de confiance entre le patient et l’anesthésiste

L’hypnose ne remplace pas les autres traitements ou anesthésiques, mais elle peut aider à réduire les doses.

Le Dr Mayon a également souligné que, si l’hypnose n’est pas efficace, l’option de passer à une anesthésie générale, par exemple, reste ouverte.

De même, lorsque l’hypnose est proposée aux femmes enceintes pour faciliter l’accouchement, d’autres techniques peuvent être utilisées en parallèle.

« L’hypnose offre un confort émotionnel, psychologique et physique accru, mais elle ne piège personne dans quoi que ce soit », a déclaré le Dr Mayon.

L’hypnose n’a pas d’effets secondaires et n’interagit pas mal avec d’autres médicaments ou traitements. Lorsqu’elle est utilisée pendant une intervention chirurgicale, elle nécessite toutefois une préparation préalable.

« Le patient doit donner son consentement et il doit y avoir une relation de confiance entre le patient et l’anesthésiste. Ils doivent avoir discuté des activités que le patient aime et trouve relaxantes, par exemple ».

L’hypnothérapie n’est pas réglementée en France

Le Dr Mayon souligne que l’hypnose améliore généralement la communication entre les patients et les professionnels de la santé parce qu’une partie de leur formation exige que le praticien évalue l’état émotionnel du patient avant de procéder.

Elle tire la sonnette d’alarme lorsque des personnes recherchent l’hypnose en dehors du cadre hospitalier.

Malheureusement, l’hypnothérapie n’est pas réglementée en France, ce qui signifie que certaines personnes proposant des « services d’hypnothérapie » n’ont aucune qualification médicale, mais seulement quelques jours de formation à l’hypnose.

Elle ajoute qu’une petite minorité de ces personnes sont de véritables charlatans.

Elle recommande de consulter une base de données enregistrée telle que celle de l’IFH pour trouver un professionnel qualifié travaillant en obstétrique, en psychologie ou dans tout autre domaine pour lequel le patient a besoin d’aide, et qui soit également formé à l’hypnose.

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