Les maires font pression en faveur d’un nouvel impôt local en France

Les maires font pression en faveur d’un nouvel impôt local en France

Une majorité de maires français estime qu’une nouvelle « taxe d’habitation » devrait être mise en place pour aider les autorités locales à financer les services.

La taxe serait collectée et contrôlée par les autorités locales, ce qui permettrait un meilleur contrôle du montant collecté et de son utilisation.

L’idée a été soutenue lors du congrès annuel de l’Association des maires de France (AMF), qui s’est tenu en début de semaine. Le congrès était intitulé Communes attaquées, République menacée (Communes attaquées, République menacée).

Les maires déclarent que la fin taxe d’habitation sur les résidences principales a laissé un déficit budgétaire qui n’est pas comblé.

Les représentants du gouvernement affirment toutefois que les pertes de recettes liées à la taxe ont été remplacées « à l’euro près » par des fonds qui sont désormais versés directement aux communes par l’État.

Le mécontentement des maires

Plus de 1 000 maires ont démissionné de leur poste depuis l’élection de 2020.

« Si les maires démissionnent et expriment leur lassitude, ce n’est pas seulement à cause des violences, c’est plus que cela, un contexte général… ». [of discontent] », a déclaré Philippe Laurent, maire de Sceaux.

L’une des raisons est la modification de la taxe d’habitation taxe foncière.

Lire la suite : Explicatif : La taxe d’habitation en France

C’est l’un des rares impôts locaux qui subsistent en France, ce qui signifie que les taux sont fixés, que l’argent est collecté et que les fonds sont directement alloués aux services locaux par les autorités locales.

La taxe n’est plus prélevée que sur les résidences secondaires, alors qu’elle était auparavant perçue sur toutes les habitations d’une commune.

Les recettes de la taxe ont été remplacées par des fonds alloués par l’État (bien que de nombreux maires contestent que les montants soient les mêmes), mais les maires affirment qu’il y a eu une perte d’autonomie.

Les réformes de taxe d’habitation « qui ont été prises sans aucune concertation avec les élus locaux », a déclaré le maire d’Allonnes Gilles Leproust, « nous rend moins autonomes financièrement et plus dépendants de l’Etat ».

Il est à craindre que l’allocation des fonds ne suive le même chemin que la dotation globale de fonctionnement (DGF, ou dotation globale de fonctionnement).

Il s’agit de la principale ressource monétaire allouée par l’État aux collectivités locales. Cependant, en 2024, le montant accordé augmentera moins que le niveau de l’inflation, laissant les communes confrontées à des coûts plus élevés avec relativement moins de revenus.

Une « taxe résidentielle » est la solution pour les maires

Les maires de toute la France sont favorables à la création d’une nouvelle « taxe d’habitation » qui serait prélevée sur tous les résidents d’une commune.

« Il est inefficace et injuste de faire payer les contribuables locaux uniquement pour leur propriété, comme c’est le cas aujourd’hui », a déclaré David Lisnard, président de l’AMF.

La taxe proposée permettrait aux collectivités locales de mieux contrôler leurs finances et les services auxquels elles souhaitent allouer des fonds.

L’un des principaux arguments des autorités locales est qu’en tant que prestataires de services locaux, elles devraient avoir davantage voix au chapitre en ce qui concerne les fonds qui peuvent être alloués à ces services.

On ne sait pas encore qui paiera la taxe, c’est-à-dire si ce sera le propriétaire d’un bien, un locataire, etc.

Poser les bases de l’après-Macron

Malgré le consensus général des responsables locaux, il est peu probable qu’une telle taxe soit mise en œuvre dans les années à venir.

En effet, le président Emmanuel Macron a fait de la réduction des impôts pour la classe moyenne l’un de ses principaux engagements électoraux (promettant une réduction de 25 milliards d’euros).

En outre, la fin de la taxe d’habitation sur les résidences principales a été l’un des principaux changements législatifs au cours de son premier mandat, il est donc peu probable qu’il promulgue une taxe similaire.

Les maires ne sont pas inquiets.

« Le président de la République n’admet pas que l’abolition de la taxe d’habitation était une erreur », déclare Philippe Laurent.

« Nous préparons le terrain pour l’après-Macron », a-t-il ajouté, laissant entendre qu’un projet de taxe serait disponible – et constituerait un point de discussion essentiel – lors des prochaines élections présidentielles, en 2027.

Pour rappel, le président Macron ne peut pas briguer un troisième mandat sans changement législatif. Les premiers sondages placent tout candidat potentiel de son parti centriste au mieux en deuxième position.

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