Les « taxis volants » pour les Jeux olympiques de Paris 2024 s’opposent au conseil municipal
Le projet de taxis volants pour les Jeux Olympiques de 2024 a rencontré une forte opposition de la part du Conseil municipal de Paris, les élus qualifiant ce projet d' »absurde » et d' »erreur écologique ».
Le groupe Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports de Paris-Orly et Charles de Gaulle, compte profiter de la vitrine des Jeux pour expérimenter l’utilisation de taxis volants électriques.
L’objectif officiel est « d’expérimenter une nouvelle offre de mobilité en zone urbaine très dense », ont indiqué ADP et ses partenaires, le constructeur allemand Volocopter et la région Ile-de-France.
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Cependant, les représentants du conseil municipal se sont prononcés contre ces projets lors de la délibération sur le sujet à l’hôtel de ville de Paris le 14 novembre.
Dan Lert, adjoint au maire de Paris chargé de la transition écologique, a dénoncé le projet comme « un gadget totalement inutile et hyper-polluant pour quelques ultra-privilégiés pressés ».
Les élus ont mis en cause les nuisances sonores et visuelles, ainsi que les risques pour la sécurité des passagers et des Parisiens.
Une opposition farouche
Le conseiller Florian Sitbon (Parti socialiste) a dénoncé un projet « absurde » porté par l’Etat et la région Ile-de-France.
« Pour gagner quelques minutes pour quelques nantis pressés, ignorants et méprisants de l’urgence climatique, on polluerait l’atmosphère, on détruirait l’environnement sonore », a-t-il déclaré.
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Le maire du 15e arrondissement, Philippe Goujon, a réitéré son ambition de fermer définitivement l’héliport d’Issy-les-Moulineaux.
Dans le cadre de cette évaluation environnementale, il a rendu un avis négatif au Conseil de Paris sur la création d’une plate-forme de décollage et d’atterrissage qui se situerait sur le quai du port d’Austerlitz.
L’un des itinéraires prévus pour les taxis relierait l’héliport d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) à une barge sur la Seine située à proximité de la gare d’Austerlitz.
Pas les premières critiques
Le Autorité environnementale (AE), l’autorité environnementale indépendante française, avait déjà exprimé ses réserves.
En septembre, elle a jugé « incomplète » l’étude d’impact de la future base expérimentale de taxis volants prévue sur la Seine, appelée « vertiport ».
L’AE a également souligné la consommation d’énergie de ces véhicules, jusqu’à 30 fois supérieure à celle d’un train.
Le conseiller communiste Jean-Noël Aqua a abondé dans ce sens en déclarant au Conseil municipal de Paris que le projet est une « aberration écologique » doublée d’un « séparatisme social », et en notant que les utilisateurs devraient payer « la modique somme de 140 euros pour 35 km ».
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Le ministère des transports doit décider
Une phase clé de la finalisation du projet de taxi volant sera la décision du ministère des Transports, qui devrait intervenir « début 2024 », a indiqué le Groupe ADP en septembre.
Les véhicules devront également être certifiés par l’autorité de l’aviation civile, ce qui est attendu pour « le printemps 2024 ».
Le Groupe ADP, qui accueille près de 90 millions de passagers dans la ville chaque année, a été annoncé comme partenaire officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 au début de cette année.
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