Macron : limiter la durée du mandat présidentiel à deux mandats consécutifs est une « stupidité ».

Macron : limiter la durée du mandat présidentiel à deux mandats consécutifs est une « stupidité ».

Le président Emmanuel Macron aurait qualifié de « stupidité absolue » la limite de deux mandats consécutifs imposée par la France lors d’une récente réunion avec des politiciens de partis rivaux.

La réunion de 12 heures s’est déroulée en Seine-Saint-Denis mercredi (30 août). Des politiciens de premier plan issus des principaux partis politiques français ont été invités à discuter avec le président avant la fin de la période de vacances politiques d’été.

Les entretiens, qui devaient porter sur des sujets tels que la politique internationale, la réforme des institutions françaises et la « cohésion de la nation », n’ont pris fin qu’à 3 heures du matin, alors qu’ils avaient commencé l’après-midi précédent.

Ce commentaire a suscité des critiques des deux côtés de l’échiquier politique, l’homme politique de gauche Jean-Luc Mélenchon ayant déclaré que M. Macron avait « craqué ».

D’autres personnes présentes à la réunion ont affirmé que le président avait fait ce commentaire pour plaisanter.

Le président a une limite de deux mandats consécutifs

La Constitution de la Cinquième République française (l’actuelle itération du gouvernement, en place depuis 1958) ne prévoyait à l’origine aucune limite au nombre de mandats présidentiels.

Un amendement de 2008 a toutefois introduit ces limites, limitant les présidents à un maximum de deux mandats consécutifs de cinq ans (en 2000, la durée d’un mandat a été ramenée de sept à cinq ans).

M. Macron effectue actuellement son deuxième mandat consécutif – élu pour la première fois en 2017, il sera président jusqu’en 2027, après avoir remporté les élections de l’année dernière.

La limitation du nombre de mandats consécutifs est généralement considérée comme un frein au pouvoir du président, qui dispose d’un large éventail de pouvoirs exécutifs qu’il peut utiliser.

M. Macron aurait fait ce commentaire controversé après que Jordan Bardella, leader du parti d’extrême droite Rassemblement national, ait demandé à ce que la constitution soit modifiée pour permettre une présidence à mandat unique de sept ans.

L’expression exacte qu’il aurait utilisée – funeste connerie – pourrait également se traduire par « connerie désastreuse ».

Notre article de décembre 2022, que vous pouvez lire ci-dessous, met en lumière une faille potentielle que M. Macron pourrait utiliser pour se présenter pour un troisième mandat consécutif, bien que l’utilisation potentielle pourrait être contestée par la Cour constitutionnelle française, s’il choisissait d’emprunter cette voie.

Lire la suite : Le président français Macron « pourrait se présenter pour un troisième mandat consécutif ».

Lire la suite : Le président Macron confronté à une bataille sur la répression de l’immigration en France

Il est peu probable que des changements soient apportés à la durée du mandat

En dépit des commentaires – qu’ils aient été plaisants ou non – il est peu probable que la Constitution soit modifiée pour permettre de limiter le nombre de mandats consécutifs.

Cela est dû en grande partie au fait que les partis centristes de M. Macron ne disposent pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale et qu’ils ne peuvent donc pas voter de modifications sans l’aide d’autres partis – un scénario exceptionnellement improbable.

Le camp politique de M. Macron craint toutefois que ses projets à long terme ne soient compromis après son départ du pouvoir en 2027.

Selon les règles actuelles, il serait autorisé à se présenter à nouveau après une pause en 2027, ce qui signifie qu’il pourrait se présenter à la fois en 2032 et, s’il est élu, une nouvelle fois en 2037. Il est actuellement âgé de 45 ans, donc suffisamment jeune pour se présenter.

Son accession unique au pouvoir (y compris la formation d’un parti quelques mois seulement avant les élections de 2017), ainsi que l’offre de postes politiques à une combinaison de politiciens issus des courants modérés des partis de gauche et de droite en France, signifient qu’il n’a pas de successeur politique clair.

Les récents sondages d’opinion montrent que les candidats potentiels à l’élection de 2027 qui travaillent actuellement dans le gouvernement de M. Macron sont loin d’avoir une chance d’être élus – parfois, ils n’obtiennent qu’un soutien à un chiffre, loin derrière les chefs de parti du Rassemblement national (extrême droite), de La France Insoumise (extrême gauche), et de Les Républicains (droite).

Articles connexes :

Les enseignants déconcertés par le projet de Macron d' »enseigner l’histoire chronologiquement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *