Macron propose un pas vers une certaine autonomie pour la Corse

Macron propose un pas vers une certaine autonomie pour la Corse

Le président Macron a annoncé une nouvelle mesure qui pourrait permettre à la Corse d’obtenir une certaine autonomie.

Après 18 mois de discussions, le président est arrivé sur l’île le 28 septembre pour présenter un nouveau statut potentiel et un changement dans la relation entre l’île et l’État français.

Il s’est exprimé devant l’Assemblée de l’île, contrôlée par les nationalistes corses au pouvoir depuis huit ans.

Qualifiant ce moment d' »historique », il a fait part de son intention d’inscrire la Corse dans la Constitution, en lui donnant un article propre et donc une autonomie au sein de la République.

L’île fait partie de la France depuis 1768, mais il existe un puissant mouvement indépendantiste et elle a également été le théâtre de violences motivées par l’indépendance.

L’autonomie est évoquée depuis de nombreuses années. Nous avons interviewé l’un des fondateurs du mouvement nationaliste corse, Edmond Simeoni, aujourd’hui décédé, en 2017, lorsqu’il en a parlé. Lire l’interview ici

Selon M. Macron, dans le cadre de ce plan, la Corse ne serait « ni contre l’État, ni sans l’État ».

Cela donnerait à la Corse un « droit d’adaptation » pour répondre aux besoins locaux de ses 340 000 habitants et prendre en compte les « spécificités » de l’île.

On espère que cette annonce permettra de « tourner la page » d’une période ternie par des années de violence ouverte et latente, y compris des attentats à la bombe.

Les discussions entre le gouvernement et les politiciens locaux ont commencé il y a 18 mois après que des violences aient éclaté suite à la mort d’Yvan Colonna, un militant indépendantiste qui avait été emprisonné en 1998 pour l’assassinat d’un haut fonctionnaire français, Claude Erignac, et qui a été agressé en prison en 2022.

Parmi les propositions figuraient l’amélioration de l’enseignement de la langue corse, sa mise au cœur de la vie en Corse et la promotion du bilinguisme.

M. Macron a également déclaré qu’il était favorable à ce que la Corse puisse légiférer sur certains sujets définis, mais a ajouté que cela se ferait sous le contrôle du Conseil d’État (la plus haute juridiction administrative française).

Il a donné six mois aux groupes politiques chargés de cette mission pour se mettre d’accord sur un « texte constitutionnel et organique » qui pourra ensuite être présenté à Paris.

M. Macron aura besoin d’une majorité des trois cinquièmes pour introduire par la loi tout changement institutionnel au cadre actuel, c’est pourquoi il a proposé aux responsables de la droite et des nationalistes de parvenir à un accord au cours des six prochains mois.

Cette tâche est plus facile à dire qu’à faire, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, ayant déclaré lundi que les exigences des nationalistes « franchissaient des lignes rouges ».

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