Où en est l’enquête sur l’épidémie mortelle de botulisme survenue à Bordeaux dix jours plus tard ?
La famille et le compagnon de la femme décédée après avoir mangé des sardines en boîte dans un bar à vin populaire de Bordeaux ont déposé deux plaintes pour homicide involontaire contre l’établissement.
Marie G., 32 ans, d’origine grecque, est décédée le 12 septembre à son retour de Bordeaux en Ile-de-France.
Elle faisait partie des 15 personnes testées positives au botulisme après avoir mangé des sardines, mises en boîte par le propriétaire, au Tchin-Tchin Wine Bar entre le 4 et le 10 septembre.
Au total, 11 personnes sont toujours hospitalisées, dont six dans le service de réanimation de l’hôpital de Bordeaux. La recherche des personnes infectées s’est avérée particulièrement difficile, car la plupart des clients du bar étaient des touristes étrangers originaires de divers pays, tels que le Canada, l’Irlande, l’Allemagne ou le Royaume-Uni.
Beaucoup d’entre eux avaient quitté le pays au moment où l’épidémie a été détectée. Trois ressortissants britanniques sont soignés au Royaume-Uni, ainsi qu’une personne en Allemagne et une autre en Espagne.
Plus d’informations ici : Les touristes touchés par le « botulisme » à Bordeaux : difficile d’identifier les cas
Les relevés de cartes de crédit ont été utilisés pour aider à retrouver les victimes potentielles, montrant que d’autres ressortissants britanniques étaient présents dans le bar entre le 4 et le 10 septembre. Deux d’entre eux ont été contactés, mais n’ont présenté aucun symptôme.
Les personnes qui ont mangé au Tchin-Tchin Wine Bar pendant cette période sont invitées à contacter les autorités sanitaires, même si elles ne présentent pas de symptômes.
L’enquête pour « homicide involontaire » ouverte par le procureur de la République de Bordeaux vendredi dernier est toujours en cours. Les premières conclusions montrent que Marie G. est morte d’asphyxie, l’un des symptômes du botulisme.
L’affaire a fait l’objet d’une enquête conjointe de la Direction départementale de la santé publique (DDPP) et de la police judiciaire de la santé et de l’environnement.
Un rapport toxicologique complet est attendu dans les prochains jours.
Le propriétaire du bar est dévasté
L’avocat du propriétaire du bar a déclaré à BFMTV que son client était « dévasté » par la situation et qu’il n’avait « pas l’intention de rouvrir pour le moment ».
Il a déclaré que le propriétaire était sûr d’avoir suivi les procédures de stérilisation appropriées. Selon lui, toute boîte qui ne produisait pas de « psh » à l’ouverture – signe qu’elle avait été correctement chauffée et scellée – était jetée.
Les boîtes de conserve à l’origine de l’épidémie de botulisme faisaient partie du même lot, mais ne présentaient aucun signe de contamination ou de mise en conserve défectueuse.
Dans ses premiers rapports sur le bar, la DDPP a constaté un « manque de maîtrise des normes d’hygiène et de sécurité », ce qui a été réfuté par le propriétaire et son avocat.
Le propriétaire a proposé son aide pour retrouver les dernières personnes susceptibles d’avoir été infectées et sera officiellement entendu par les autorités dans les prochains jours.
Avant cet incident, le dernier cas mortel de botulisme en France remontait à 2016.
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