Les huîtres françaises d’Arcachon (Gironde, Nouvelle-Aquitaine) sont de nouveau en vente (et peuvent être pêchées à nouveau) après qu’une interdiction ait mis fin à toute pêche et vente d’huîtres dans la région en raison de la pollution de l’eau.

A partir d’aujourd’hui (19 janvier) à 09h00, les éleveurs du bassin d’Arcachon sont à nouveau autorisés à vendre leurs huîtres, a indiqué la préfecture de la Gironde après analyse du comité sanitaire départemental.

Les huîtres de cette zone représentent habituellement 10 % des huîtres vendues au niveau national chaque année.

Les bassins du Calvados (Normandie) et des Landes (Nouvelle-Aquitaine) ont également vu leur interdiction temporaire levée.

Interdiction après la présence de norovirus dans l’eau

Une interdiction de vente de coquillages, et notamment d’huîtres, était en vigueur depuis le 27 décembre 2023, après que plusieurs cas de gastro-entérite aient été signalés pendant la période de Noël.

Le problème était lié à la pollution de l’eau et à la présence de norovirus dans l’eau suite à des problèmes de drainage après des pluies exceptionnellement fortes, plutôt qu’à de mauvaises pratiques des producteurs eux-mêmes.

Plus d’informations ici : L’interdiction des huîtres en France est due à la présence d’eaux usées dans la mer

Une enquête a été ouverte à Bordeaux après qu’une association de défense de l’environnement a déposé une plainte pour « pollution et empoisonnement » de l’eau qui mettaient « en danger d’autres personnes ». Selon l’association, certaines personnes « savaient qu’il s’agissait de [making the] des huîtres impropres à la consommation » dès le mois de novembre, et avaient tardé à réagir.

Les huîtres de la Manche, du Calvados, du Morbihan et des Landes ont également été suspendues.

Victimes plus que tout de la perte de 7 millions d’euros

Olivier Laban, président du Comité régional de la conchyliculture Arcachon-Aquitaine et producteur d’huîtres à Gujan-Mestras, a déclaré que la réautorisation était une « excellente nouvelle ».

« 28 jours de fermeture, c’est très long dans la vie d’une entreprise », a-t-il déclaré lors d’une interview avec FranceInfo. « Nous 1705976239 avons la garantie que nos produits sont conformes [to regulations] et la vague est passée. Mes collègues attendaient de reprendre le travail, c’est ce que nous voulions ».

Il a également déclaré que les producteurs étaient « des victimes plus qu’autre chose » car « ce n’était pas lié à de mauvaises pratiques de la part des agriculteurs. C’est un produit naturel, l’agriculture en plein air, ça fait partie des risques du métier ».

M. Laban a également déclaré qu’il n’y avait « aucune certitude » que le problème ne se reproduirait pas, étant donné qu’il était dû à des problèmes de réseau d’eau provoqués par de fortes pluies.

« Si de telles précipitations devaient se reproduire, il pourrait y avoir un risque. C’est tout ce que je peux dire », a-t-il déclaré.

Mais il a ajouté que « nous allons renforcer les contrôles » et que si les autorités locales doivent travailler pour éviter que le même problème ne se reproduise, les producteurs d’huîtres doivent également « progresser avec les chercheurs pour développer des processus de purification plus efficaces pour surmonter ce type d’épisode ».

Il a estimé qu’environ 1 300 tonnes d’huîtres n’avaient pas été vendues pendant l’interdiction, soit l’équivalent d’un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros pour les producteurs.

« C’est ce que les ostréiculteurs ont perdu », a-t-il déclaré.

Au moment de l’interdiction, le président du comité régional de la filière, Thierry Hélie, a déclaré que la contamination par le norovirus n’était pas due à des manquements de la part des producteurs, et que les agriculteurs normands de l’année dernière avaient en fait obtenu le label IGP en signe de bonne pratique.

« Nous ne paierons pas la facture des stations d’épuration », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il appartenait au gouvernement de « prendre ses responsabilités » pour éviter que le problème ne se reproduise.

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