Pourquoi la nouvelle loi française anti-squatting semble-t-elle protéger les squatters ?

Pourquoi la nouvelle loi française anti-squatting semble-t-elle protéger les squatters ?

La plus haute autorité constitutionnelle française a rejeté l’idée selon laquelle les récentes modifications apportées à la législation donneraient aux squatters le droit de poursuivre les propriétaires si l’immeuble qu’ils occupent n’est pas correctement entretenu.

Le Conseil constitutionnel a approuvé en juillet une législation plus sévère à l’encontre des squatters de résidences principales et secondaires, triplant notamment les peines encourues, dans le cadre d’une nouvelle loi visant à mieux protéger les propriétaires.

Il a validé tous les articles du projet de loi à l’exception d’un seul, qui aurait déchargé le propriétaire de sa responsabilité d’entretenir un bien squatté et l’aurait exonéré en cas de préjudice résultant d’un manque d’entretien.

Plus d’informations ici : Est-il vrai que les squatters peuvent poursuivre les propriétaires en France ?

Le propriétaire est responsable des blessures subies par le squatteur, selon un tribunal

Les politiciens de droite et certains membres du parti Renaissance du président Macron se sont empressés d’accuser les juges de se préoccuper davantage du confort des squatters que des droits des propriétaires, après qu’un titre du Figaro ait suggéré qu’un squatter pouvait désormais poursuivre le propriétaire si la propriété était mal entretenue.

La question est sensible car, l’année dernière, la Cour de cassation a jugé que le propriétaire d’une propriété était responsable des blessures causées à une squatteuse lorsqu’une barre métallique de fenêtre sur laquelle elle s’appuyait s’est cassée et qu’elle est tombée au sol.

La clause de la nouvelle loi rejetée par les juges a été introduite directement à la suite de cet arrêt.

Plus d’informations ici : Un propriétaire tenu pour responsable par un tribunal français de la chute d’un squatter dans son appartement

Un passant peut être blessé par la chute d’une tuile de toit

Le Conseil constitutionnel a depuis lors publié une déclaration condamnant ce qu’il appelle des « interprétations erronées » de son action.

Il a déclaré qu’en supprimant la clause, les lois existantes sur la responsabilité des propriétaires d’entretenir leurs biens demeuraient.

Ces exigences sont fondées sur la nécessité de garantir la protection des droits des tiers victimes de dommages. Il peut s’agir, par exemple, d’un passant blessé par la chute d’une tuile.

Si la loi anti-squat avait été adoptée sans modification, la victime devrait poursuivre le squatteur pour obtenir des dommages et intérêts, plutôt que le propriétaire. Comme il est peu probable que les squatters aient une assurance ou beaucoup d’argent, la victime ne recevrait probablement rien.

En revanche, si le propriétaire est tenu pour responsable, il est plus probable que la victime soit indemnisée, parfois par le biais de l’assurance habitation.

Les propriétaires ne sont pas exonérés de toute responsabilité

L’avocat du Conseil constitutionnel a déclaré : « Ce que le tribunal a censuré, c’est une exonération du propriétaire qui va trop loin : « Ce que le tribunal a censuré, c’est une exonération du propriétaire qui va trop loin ».

Il a déclaré que les parlementaires pourraient adopter une autre loi qui expliquerait mieux les responsabilités des squatters et des propriétaires en ce qui concerne l’entretien des propriétés.

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