Pourquoi la police a-t-elle reconstruit le village des Alpes où le petit garçon de 2 ans a disparu ?

Pourquoi la police a-t-elle reconstruit le village des Alpes où le petit garçon de 2 ans a disparu ?

Les enquêteurs organisent aujourd’hui une reconstitution des événements présumés au Haut-Vernet, le hameau du sud-est de la France d’où Emile, alors âgé de 2 ans et demi, a disparu en juillet 2023.

Au total, 17 personnes ont été invitées à participer à l’événement d’aujourd’hui (28 mars) dans le village des Alpes-de-Haute-Provence, y compris des membres de la famille de l’enfant, des voisins et des témoins présumés.

Cette manifestation marque une nouvelle étape dans l’enquête de la gendarmerie, huit mois après la disparition de l’enfant. Le hameau – qui n’abrite normalement que 25 personnes – est désormais interdit à toute personne extérieure, d’aujourd’hui à demain matin (29 mars), par arrêté municipal. Le survol du hameau est également interdit. Des drones et une équipe de 60 gendarmes sécurisent la zone.

L’objectif est de retracer – minute par minute – les mouvements de cette journée, et de placer les témoins et autres participants physiquement dans l’espace, afin de vérifier si les revendications et les souvenirs s’emboîtent de manière cohérente, et de construire une image plus précise des événements.

Il s’agit notamment de vérifier qui a pu voir quelle zone et à quelle heure, et d’examiner les souvenirs et les récits de ce que les gens ont entendu et/ou vu.

Déclarations de témoins

La Gendarmerie souhaite particulièrement se concentrer sur les emplacements des deux voisins, qui semblent tous deux être les dernières personnes à avoir vu Emile vivant, mais dont les déclarations de témoins ne concordent pas tout à fait. L’un dit avoir vu Emile descendre le chemin qui s’éloigne de la maison et se dirige vers le hameau, mais l’autre affirme l’avoir vu monter, en direction de la maison.

Une équipe de 20 policiers de la brigade de recherches de Marseille est sur place, ainsi que la brigade criminelle du groupement de gendarmerie départementale des Alpes-de-Hautes-Provence. Une autre équipe filmera la reconstitution et prendra des photos pour la suite.

Les enquêteurs utiliseront également des drones pour aider à la reconstruction, en particulier dans les zones les plus reculées et les plus précaires du hameau de montagne.

L’objectif reste le même : assurer la tranquillité des habitants et le bon déroulement de l’exercice », a déclaré François Balique, maire du Vernet (le village « frère », plus grand, situé à deux kilomètres et à une altitude inférieure à celle du Haut-Vernet, qui culmine à 1 200 mètres), vers BFMTV.

Disparition et enquête

Emile, âgé de deux ans et demi à l’époque, a été porté disparu vers 17h30 le 8 juillet de l’année dernière alors qu’il était en vacances chez ses grands-parents et que sa famille élargie préparait la voiture pour partir en excursion. Son grand-père a signalé sa disparition après avoir déclaré qu’il ne voyait plus ou ne trouvait plus l’enfant, qui était auparavant à ses côtés.

Deux témoins ont déclaré avoir vu Emile s’éloigner de la maison vers 16h30, ce qui, malgré son jeune âge, n’était pas considéré comme inhabituel dans le petit hameau.

Ni lui, ni aucun signe de lui n’ont été vus depuis. Et ce, malgré les investigations quasi constantes menées depuis le jour de la disparition, y compris l’enquête de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). l’utilisation de drones et de chiens renifleurs.

Aucune piste ne s’est révélée plus probable, la police n’étant apparemment pas près de découvrir si Emile a été victime d’un accident, d’un enlèvement ou d’un meurtre. Aucune scène de crime n’a été établie et personne n’a été soupçonné d’un quelconque crime en rapport avec l’incident.

Des maisons et des voitures ont été fouillées, des hypothèses ont été émises, mais aucune piste n’a été confirmée.

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Les chiens renifleurs ont détecté l’odeur d’Emile pour la dernière fois dans un chemin près de la maison de ses grands-parents, en direction de l’ancien lavoir du hameau, ce qui correspond aux rapports d’un témoin, qui l’a vu à cet endroit vers 16h45. Aucune autre odeur ou signe n’a été relevé.

Pourquoi le faire à cette époque de l’année ?

L’avocate de la famille d’Emile, Me Isabelle Colombani, a déclaré que l’étape de la reconstitution marque la fin des investigations des relevés téléphoniques de la gendarmerie, et pourrait constituer une « nouvelle étape décisive » dans l’affaire.

Cependant, elle a également demandé pourquoi la reconstitution avait lieu maintenant, alors que les conditions sont très différentes de celles qui prévalaient au moment de la disparition d’Emile (en plein été).

« Pourquoi l’effectuer à cette période de l’année, alors que les prévisions météorologiques annoncent de la neige, et non à un moment où la nature serait plus représentative des conditions qui régnaient le jour de la disparition ?

« [The family] a vécu beaucoup de choses, mais ils espèrent que le fait de rejouer la chronologie aidera à débloquer certaines choses ».

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