Pourquoi les Français portent-ils des épinglettes bleuet en souvenir de leurs soldats de la Première Guerre mondiale ?
En France, le symbole de la mémoire et de la solidarité avec les anciens combattants de la Première Guerre mondiale est le bleuet – le bleuet – une tradition qui s’est généralisée dans les années 1930.
Depuis plus de 80 ans, ces fleurs sont fabriquées et vendues chaque année par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, afin d’apporter une aide financière aux victimes de guerre, aux anciens combattants et aux victimes du terrorisme.
Bien qu’elle ne soit pas aussi répandue que la tradition britannique du coquelicot, vous verrez probablement des épingles de bleuet sur les revers des fonctionnaires et du public le 11 novembre.
Pourquoi les Français ont-ils choisi cette petite fleur bleue en particulier ?
Deux femmes fondatrices
L’histoire remonte à l’immédiat après-guerre.
En 1925, Charlotte Malleterre, fille du directeur de la Hôtel National des Invalides (hôpital et maison de retraite pour les anciens combattants), et Suzanne Leenhardt, infirmière major, ont décidé de vendre des épinglettes bleuet afin de récolter des fonds pour les anciens combattants blessés.
Elles ont mis en place un atelier au Institution Nationale des Invalidesoù les habitants fabriquaient des fleurs en tissu et les vendaient sur la voie publique.
Cette activité est devenue non seulement une occupation pour les blessés, mais aussi une source de revenus pour eux.
Pourquoi ont-ils choisi le bleuet ?
Le bleuet est le symbole choisi pour illustrer le soutien aux anciens combattants pour plusieurs raisons.
Certains pensent qu’il pourrait s’agir d’un héritage des tranchées, où le poilus (le nom des soldats de la Première Guerre mondiale) désignait les jeunes recrues comme des bleuets en raison de leur uniforme bleu.
D’autres affirment que le bleuet est reconnu comme la fleur française du souvenir car, comme le coquelicot, cette fleur sauvage a continué à pousser dans la boue des champs de bataille – seule note de couleur dans un paysage dévasté, symbole de vie nouvelle et d’espoir.
Enfin, le bleu est aussi l’une des couleurs de la nation française, la première couleur de la carte de l’Union européenne. tricolore drapeau.
Plus de 80 ans de tradition
128 000 bleuets ont été vendus le 11 novembre 1934, première vente dans les rues de Paris et en 1935, l’Etat a officialisé la vente des bleuets. Bleuets de France tous les 11 novembre.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1957, l’État a décidé de créer un deuxième jour de collecte, le 8 mai.
Au fil du temps, l’ancienne tradition est tombée en désuétude, mais elle a été relancée en 2012, à l’initiative du président de l’époque, François Hollande, qui l’a portée dès la première commémoration de son quinquennat, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
Pour le centenaire de l’armistice, le 11 novembre 2018, la Monnaie de Paris a émis une pièce commémorative de 2 euros, frappée à 15 millions d’exemplaires, représentant la Bleuet de France.
Cette année, pour le centenaire de la flamme éternelle sur la tombe du soldat inconnu, une veillée patriotique spéciale sera organisée à l’Arc de Triomphe.
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