Principales citations du discours télévisé du président Macron sur le Hamas en France
Le président Emmanuel Macron s’est adressé à la nation hier à 20h00 dans un discours télévisé de 11 minutes sur la guerre en cours entre Israël et le Hamas.
Il a condamné l’attaque des combattants islamiques palestiniens du Hamas contre Israël samedi et a présenté ses condoléances et son soutien au gouvernement israélien. Treize Français auraient trouvé la mort, ce qui constitue le bilan le plus lourd dans une attaque subie par la France depuis celle de Nice en 2016.
Le président a mis en garde contre les divisions internes au sein de la société française et des partis politiques, se disant conscient que le conflit israélo-palestinien n’a pas échappé à la France.
« Ne menons pas de guerre idéologique chez nous, par imitation ou par projection », a-t-il déclaré. « N’ajoutons pas, par illusion ou par intérêt politique, des fractures nationales aux fractures internationales.
Nous analysons trois autres citations de son discours.
Le Hamas est une organisation terroriste
Citation : Il ne peut y avoir de « oui mais… ». La France condamne avec la plus grande fermeté ces actes atroces. Disons-le clairement : Le Hamas est une organisation terroriste. »
La phrase de M. Macron aborde ouvertement l’un des principaux points de discorde dans la politique française : comment décrire le Hamas.
Elle fait suite aux commentaires de la députée d’extrême gauche de La France Insoumise, Mathilde Panot, qui a esquivé une question lors d’une conférence de presse lui demandant si elle considérait le Hamas comme une organisation terroriste.
Des députés de plusieurs partis de droite ont quitté l’Assemblée nationale en signe de protestation pour protester contre la non-réponse qu’elle a perçue.
Ses commentaires ont réactivé les tensions entre les députés de gauche de la coalition Nupes et ont soulevé la question du maintien du parti socialiste au sein de cette coalition.
La situation de La France Insoumise fait écho à celle du travailliste britannique Jeremy Corbyn, qui a évité de répondre par oui ou par non lorsqu’on lui a demandé s’il condamnait l’attaque du Hamas, comme l’a montré la télévision britannique Channel 4.
« Ceux qui confondent la cause palestinienne avec la justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et stratégique », a déclaré M. Macron, dans une critique voilée de La France Insoumise.
Les conditions d’une paix durable
Citation : « Les conditions d’une paix durable sont connues : des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un Etat pour les Palestiniens. C’est la ligne que la France défendra avec constance. »
Avec cette phrase, M. Macron s’aligne mot pour mot sur Olivier Faure, président du parti socialiste à l’Assemblée nationale, qui a demandé les mêmes exigences dans un discours devant les députés.
Les partis de droite ont toutefois déclaré qu’ils étaient également d’accord avec cette déclaration et qu’ils n’étaient pas d’accord sur la sévérité de la réponse à apporter au Hamas.
Marine Le Pen, dirigeante du parti d’extrême droite Rassemblement national, a déclaré qu' »Israël devrait être autorisé à éradiquer le Hamas ». Elle a également déclaré qu’elle était favorable à l’évacuation de tous les Palestiniens vers le pays voisin, l’Égypte. Le président israélien Benjamin Netanyahou a tenu des propos similaires.
En revanche, le parti communiste et le LFI ont plaidé en faveur d’un cessez-le-feu.
La sécurité sur le sol français
Citation : « Il est de notre devoir, aussi, de rester unis en tant que nation et en tant que République. C’est ce bouclier de l’unité qui nous protégera de la propagation des troubles, des spirales descendantes et de toutes les haines. »
Par ces phrases, M. Macron s’attaque à la situation en France même, en particulier dans les régions qui comptent un grand nombre de résidents musulmans et juifs.
Le président a organisé une réunion avec les chefs de parti hier au palais de l’Élysée, dans le but d’aborder et de limiter le risque de contagion à l’intérieur de la France. Tous se sont accordés sur la priorité à donner à la libération des otages des deux côtés. C’est cependant le seul point sur lequel tous les partis se sont mis d’accord, rapporte Le HuffPost.
Cette décision fait suite à des rapports faisant état d’une augmentation de l’antisémitisme en France dans le sillage des tensions accrues.
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que plus de 100 actes antisémites avaient été signalés par les services chargés de l’application de la loi depuis l’attaque du Hamas, alors que l’on s’inquiète de la possibilité d’autres attaques organisées en France.