Les voyageurs qui entrent dans l’espace de libre circulation Schengen en utilisant le nouveau régime d’exemption de visa de l’UE – qui devrait être mis en place en 2025 – n’auront pas besoin de fournir de données biométriques ou médicales au cours de la procédure de demande.

Cependant, ils devront le faire pour se conformer aux exigences du système numérique de gestion des frontières Entry/Exit System (EES), qui devrait être déployé en 2024.

La confirmation est venue de l’Union européenne, qui a déclaré qu’il y avait eu une « désinformation croissante » sur le type de données requises pour Etias, qui impliquera un processus de demande en ligne pour l’autorisation d’entrer dans l’espace Schengen.

Ni les informations sur l’état de santé d’une personne, ni les informations biométriques telles que la numérisation des empreintes digitales ne seront nécessaires lorsqu’une personne demandera en ligne un Etias (European Travel Information Authorisation Scheme), ont déclaré les responsables de l’Union européenne.

Les deux systèmes ont connu des retards, et une mise à jour sur la voie de leur mise en service – initialement prévue en juillet – est maintenant attendue en octobre 2023.

Qu’est-ce que le programme d’exemption de visa Etias ?

Le régime d’exemption de visa Etias concernera les ressortissants des pays qui bénéficient déjà d’un accès sans visa à l’UE, tels que le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Australie, le Canada et le Japon.

L’Etias les obligera à demander à l’avance l’autorisation d’entrer dans l’Union, à moins qu’ils ne possèdent un visa ou une carte de séjour pour un pays de l’UE, ou qu’ils soient citoyens de l’UE. Il ne concernera donc pas les Britanniques ou les Américains qui vivent en France et qui rentrent dans leur pays.

L’autorisation coûte 7 euros et est valable trois ans (ou jusqu’à l’expiration du document de voyage utilisé pour la demande).

Les personnes âgées de moins de 18 ans et de plus de 70 ans bénéficieront d’une exemption de prix, mais elles devront toujours obtenir un Etias avant de pouvoir entrer sur le territoire.

L’UE affirme que la procédure de demande d’Etias sera rapide et facile, ne prenant que dix minutes dans la plupart des cas.

Il sera possible d’introduire une demande par le biais d’un site web ou d’une application de l’UE, qui sera mis à disposition à une date plus proche de la mise en œuvre du programme.

Il sera également possible d’introduire une demande Etias par l’intermédiaire d’un tiers, mais l’UE met d’ores et déjà en garde contre un certain nombre de faux sites liés au programme.

Plus d’informations ici : Attention aux sites non officiels d’exemption de visa Etias, avertit l’agence de l’UE

Informations de base requises pour l’Etias

Les demandes d’Etias doivent être faites avant de franchir la frontière de l’UE.

L’UE indique que la plupart des demandes sont acceptées et que la confirmation est envoyée dans les jours qui suivent la demande, mais dans certains cas, l’examen interne peut prendre jusqu’à 30 jours. Une fois obtenue, l’approbation sera vérifiée lorsque le passeport sera scanné à la frontière.

L’UE encouragera les citoyens à demander l’exemption de visa le plus tôt possible après la mise en œuvre du programme, afin de s’assurer qu’ils l’obtiennent avant la date prévue de leur voyage.

Dans le cadre de cette demande initiale, le formulaire demandera aux voyageurs de fournir leurs coordonnées :

• Nom
• Adresse
• Profession
• Détails du passeport
• Projets de voyage dans l’espace Schengen

Des questions seront également posées sur les voyages passés dans des zones de conflit et sur les condamnations pénales.

Si un tiers remplit la demande à votre place, Etias lui demandera également des informations personnelles de base telles que son nom et son adresse.

Plus d’informations ici : Nouveau calendrier prévu pour les systèmes frontaliers EES et Etias de l’UE

Les frontières numériques de l’UE continueront à collecter des informations biométriques

La mise en œuvre d’Etias est complémentaire de l’EES, le nouveau système de frontières numériques de l’UE.

Lorsque le SFE sera en place (la nouvelle date reste à confirmer), les voyageurs entrant dans l’Union européenne par n’importe quel point d’entrée (aéroport, port maritime, frontière terrestre) devront enregistrer leur passage et des données biométriques telles que des empreintes digitales et une photographie numérique de leur visage seront collectées.

Ce système remplacera à terme l’obligation d’apposer un tampon sur le passeport pour franchir la frontière. Il vise à simplifier le franchissement des frontières par les ressortissants de pays tiers tout en renforçant la sécurité.

La numérisation des frontières de l’espace Schengen est dirigée par l’agence EU-LISA.

Plus d’informations ici : Nouveau système européen d’entrée/sortie : 9 choses à savoir à l’avance

Friction potentielle entre les systèmes

Les plans initiaux prévoyaient que la SEE soit entièrement en place avant que l’Etias ne soit nécessaire ; les deux projets ont cependant connu plusieurs retards.

La France souhaiterait que la SEE n’entre en vigueur qu’après les Jeux olympiques de 2024 à Paris, afin d’éviter les longues files d’attente aux frontières pour les personnes qui viennent et repartent après les événements.

Un rapport de la délégation belge au Conseil de l’UE a suggéré que la SEE et l’Etias pourraient être « découplés », l’Etias entrant en vigueur en premier, et que cela aurait « peu d’impact ». Il a suggéré une date de mise en œuvre de mai 2024 – juste avant les Jeux olympiques – pour Etias seul, permettant à la SEE d’être mise en œuvre une fois que tous les passages frontaliers sont prêts.

Cependant, une déclaration de l’UE en octobre 2023 a confirmé que la SEE devrait être déployée au cours du second semestre 2024, et qu’Etias suivrait six mois plus tard, au cours du premier semestre 2025.

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