Résidences secondaires – Le projet de visa automatique de la France : les prochaines étapes
Le mois de décembre a apporté de bonnes nouvelles aux Britanniques possédant une résidence secondaire en France, avec l’approbation par le Parlement d’une loi sur le « visa automatique » pour ce groupe de personnes.
Cette loi, qui permet aux Britanniques vivant hors de France mais possédant une résidence secondaire en France de venir pour de longs séjours sans formalités complexes, s’inscrit dans le cadre d’une loi sur l’immigration beaucoup plus large qui fait l’objet d’un examen final.
La loi sur l’immigration – dont de nombreuses parties ont été très controversées – a été votée par les deux chambres du Parlement le mois dernier, mais elle est maintenant examinée par le Conseil constitutionnel, un organe chargé de vérifier que les nouvelles lois ne sont pas contraires aux principes constitutionnels. Si le Conseil constitutionnel estime que certaines parties de la loi sont contraires aux principes constitutionnels, sa décision est définitive.
L’organe, basé au Palais Royal près du Louvre, a reçu une première demande du président Macron pour qu’il examine la loi sur l’immigration, lorsqu’il a écrit juste avant Noël.
Des lettres ont également été envoyées par le président de l’Assemblée nationale, un groupe de députés de gauche et un groupe de sénateurs de gauche.
Le Conseil a enregistré officiellement ces demandes le 26 décembre (27 pour les sénateurs), ce qui fait courir un délai d’un mois pour qu’il statue – le vendredi 26 janvier serait donc la date la plus tardive possible.
En supposant qu’il ne supprime pas l’article 1er K, qui traite des droits de visite facilités pour les Britanniques ayant une résidence secondaire, les fonctionnaires du ministère de l’intérieur devraient ensuite rédiger un décret définissant les modalités pratiques du plan, en consultation avec le Conseil d’État, la plus haute instance de droit administratif.
Il n’y a pas de calendrier précis pour cela, mais la sénatrice Martine Berthet, qui a proposé l’article comme amendement au projet de loi, a déclaré qu’elle s’adresserait au ministère pour lui rappeler la nécessité de rédiger le décret.
Elle a également déclaré La Connexion a déclaré aujourd’hui qu’elle estimait que la date la plus proche pour la décision du Conseil était probablement dans environ deux semaines (17 janvier).
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Que dit l’article de Mme Berthet ?
L’article dit que tous les Britanniques qui possèdent une résidence secondaire en France devraient obtenir un « visa de long séjour » automatiquement et sans avoir à faire une demande de visa de long séjour. Cette dernière implique généralement une longue procédure en ligne et en personne, avec dépôt de documents dans un bureau, afin d’obtenir une vignette officielle dans votre passeport.
Cependant, d’un point de vue juridique, un « visa de long séjour » fait simplement référence à un droit d’aller et venir et de séjourner en France pendant plus de trois mois – et non à un document physique.
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Il est possible que le visa « automatique » prévu pour les Britanniques implique de présenter à la frontière une preuve de la propriété du logement, mais Mme Berthet a déclaré qu’une simple demande d’un nouveau document à présenter, prouvant le droit, pourrait être nécessaire.
Elle a déclaré aux sénateurs que son plan, qui « vise à alléger les procédures d’entrée sur le territoire français », est justifié par les complexités auxquelles sont confrontés de nombreux Britanniques possédant une résidence secondaire qui, après le Brexit, n’ont que l’option de demandes répétées de « visas temporaires de long séjour » chaque fois qu’ils souhaitent venir chez eux pour plus de trois mois d’affilée.
La plupart d’entre eux ont acheté des maisons avant le Brexit et ont donc été affectés par un changement de règles après l’achat.
Elle est également justifiée par leur participation active à la vie de leurs communes et par « les liens uniques qui unissent nos deux pays et leur importance pour l’économie française ».
Plus d’informations ici : Sénatrice de Normandie – Les Britanniques ne doivent pas être pénalisés par le Brexit
Le projet de loi sur l’immigration comprend, entre autres, des règles sur les cartes de séjour des étrangers et sur le contrôle des frontières.
Les députés de gauche s’y opposent
Malgré cela, dans leur lettre au Conseil, les députés de gauche indiquent que l’article fait partie des nombreux articles qu’ils considèrent comme devant être supprimés car n’ayant « absolument aucun lien, même indirect, avec le texte de loi initialement présenté ».
Cette objection relève de l’article 45 de la Constitution, qui stipule que les amendements aux lois doivent avoir un lien, même indirect, avec le sujet du texte original.
Le sénateur dit qu’il y a est un lien
Mme Berthet a cependant déclaré aujourd’hui qu’il y avait de bonnes raisons d’espérer que l’article soit maintenu et qu’elle pensait qu’il y avait un lien avec le sujet du texte.
Elle a également noté que la commission des lois du Sénat, qui a examiné la proposition, n’a pas soulevé d’objection quant au fait qu’elle n’était pas pertinente par rapport au reste de la loi.
De plus, aucun député ou sénateur n’a pris la parole au cours des débats parlementaires pour dire que l’article était inconstitutionnel.
La loi n’est pas non plus très sensible sur le plan politique, notamment en raison des questions soulevées au sujet de la constitutionnalité, comme l’ont été d’autres idées dans le texte, a-t-elle ajouté.
« On peut comprendre pourquoi, peut-être, certaines personnes ont fait appel au Conseil sur d’autres aspects, mais sur celui-ci, franchement, je ne vois pas pourquoi. Nous verrons ce que le Conseil a à dire ».
Elle a ajouté qu’elle espérait que le Conseil comprendrait son souhait d’avoir une loi « ciblée », aidant les Britanniques en raison des facteurs spécifiques qui les concernent. Elle a rappelé que ses collègues du Sénat avaient préféré voter pour son projet plutôt que pour celui proposé par sa collègue Corinne Imbert, qui prévoyait une mesure pour tous les propriétaires étrangers de résidences secondaires.
Dans le pire des cas, elle cherchera d’autres voies pour réintroduire l’idée, a-t-elle dit.
Que doivent faire les propriétaires de résidences secondaires ?
Certains lecteurs ont demandé s’il était conseillé d’attendre de nouvelles informations sur la loi avant d’introduire une demande de visa de long séjour temporaire pour cette année.
Plus d’informations ici : Explicatif – Visas temporaires de long séjour pour visiter la France
Bien que nous n’ayons pas de boule de cristal, l’expérience montre qu’il peut s’écouler un certain temps entre l’adoption d’une nouvelle loi et la mise en place des mesures pratiques nécessaires à son application.
Les gardes-frontières devront également être informés des nouvelles règles.
Mme Berthet a déclaré qu’il est possible, si les choses évoluent rapidement, que le plan soit en place « pour l’été », mais nous ne suggérons pas de retarder une demande de séjour commençant au printemps ou à l’été 2024.
En principe, les demandes de visa ne peuvent être introduites que trois mois avant le début du séjour prévu – et compte tenu des retards passés, nous vous conseillons de ne pas attendre plus de deux ou trois mois avant le début du séjour.
Un expert a même avait déjà suggéré une solution de contournement consistant à lancer le processus jusqu’à six mois auparavant.
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