Taxis, chauffeurs routiers : d’autres travailleurs se joindront-ils aux manifestations des agriculteurs français ?

Taxis, chauffeurs routiers : d’autres travailleurs se joindront-ils aux manifestations des agriculteurs français ?

Le mouvement de protestation des agriculteurs français s’est rapidement intensifié cette semaine et plusieurs syndicats d’autres secteurs ont exprimé leur soutien.

Alors que les chauffeurs de taxi font grève à Toulouse et que les pêcheurs se joignent aux manifestations à Rennes, on craint de plus en plus que le mouvement des agriculteurs ne s’étende à d’autres secteurs.

Les agriculteurs protestent contre ce qu’ils considèrent comme une accumulation étouffante de réglementations françaises et européennes, ainsi que contre la réintroduction d’une taxe sur le gazole agricole.

Depuis le 20 janvier, ils utilisent des tracteurs en stationnement et des bottes de paille pour créer des barrages routiers sur les autoroutes du pays. À d’autres endroits, ils ralentissent délibérément la circulation à l’aide de barricades roulantes.

Les syndicats d’agriculteurs FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont appelé à un « blocage de Paris » et devraient converger vers la capitale le 27 janvier.

Plus d’informations ici : Où en sont les barrages routiers des agriculteurs français et qu’en est-il du week-end ?

D’autres syndicats pourraient-ils se joindre à la protestation des agriculteurs ?

Le syndicat national CGT a appelé ses membres à « étendre le mouvement et à travailler à un consensus qui nous permettrait de bien vivre de notre travail », dans une déclaration du 25 janvier.

Dans plusieurs régions, les agriculteurs ont déjà été rejoints par des travailleurs d’autres secteurs et d’autres syndicats – encore non impliqués – sont sensibles à leur cause.

Pêcheurs:

Les pêcheurs se sont joints aux agriculteurs de Rennes pour manifester devant la préfecture jeudi (25 janvier). Cependant, leur participation n’est qu’une simple coïncidence.

Le 22 janvier, la pêche a été interdite dans 75 % des eaux françaises de la côte atlantique et de la Manche afin de ralentir la capture accidentelle et la mort de dauphins et de marsouins.

L’interdiction concerne plus de 500 bateaux de pêche français et s’applique également aux navires étrangers.

Alors que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, affirme que les pêcheurs recevront une aide pour compenser leurs pertes, s’élevant à « entre 80 et 85% du chiffre d’affaires », nombreux sont ceux qui estiment que cela ne va pas assez loin.

Plus d’informations ici : La pêche est interdite au large de la côte ouest de la France pour protéger les dauphins

Chauffeurs de taxi:

Les chauffeurs de taxi protestent également, mais pas aux côtés des agriculteurs.

Mercredi, 400 taxis ont perturbé la circulation à Toulouse et se sont rassemblés devant les bureaux de la CPAM (Caisse nationale d’assurance maladie).

Ils protestent contre la nouvelle règle de « covoiturage sanitaire » inscrite au budget 2024 de la sécurité sociale, qui les oblige à transporter plusieurs patients à la fois lors des trajets vers l’hôpital.

En France, le transport vers l’hôpital peut être remboursé par la sécurité sociale, ce qui signifie que les taxis sont un maillon important de la chaîne de soins pour de nombreuses personnes.

Les projets visant à faire passer les trajets partagés vers l’hôpital de 15 % des trajets en 2022 à 55 % en 2025 permettraient au gouvernement d’économiser 92 millions d’euros, aux dépens des chauffeurs de taxi.

Les chauffeurs de taxi de Toulouse ont annoncé d’autres manifestations pour le 29 janvier, avec des projets de rassemblement à l’aéroport de Toulouse à partir de 6h30, ainsi que plusieurs « actions surprises ».

Plus d’informations ici : Les taxis protestent contre le changement de système de transport hospitalier en France

Hôtels et restaurants :

Le syndicat des travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration, Union des métiers et des industries de l’hôtellerie-restauration (UMIH) a exprimé son soutien aux agriculteurs.

« Comme eux, les restaurateurs subissent la hausse des prix de l’énergie et des matières premières et voient leurs marges bénéficiaires fondre », a déclaré l’UMIH dans un communiqué.

Jusqu’à présent, l’UMIH ne s’est pas jointe à la protestation et n’a pas déclaré son intention de faire grève.

Chauffeurs routiers:

Les chauffeurs routiers observent également les manifestations des agriculteurs. À Lyon, de nombreux camions ont rejoint les tracteurs pour former des barrages routiers sur l’A7, et les responsables ont déclaré au Figaro qu’ils étaient « très inquiets ».

Tandis que l’association des chauffeurs routiers, Fédération nationale des transports routiers, Bien qu’il n’y ait « pas de mouvement national », le syndicat CFDT des conducteurs routiers a déclaré au Figaro qu’il pourrait envisager de rejoindre les agriculteurs « dans les jours ou les semaines qui viennent ».

Cependant, leur protestation est due au fait que M. Attal n’a pas encore nommé de ministre des transports dans son gouvernement.

Travailleurs de la viande :

Le Confédération française de la boucherie, charcuterie, traiteur (CFBCT), syndicat des travailleurs de la viande, soutient la protestation des agriculteurs.

« Il est urgent que les demandes des agriculteurs soient satisfaites par des mesures immédiates et concrètes », a-t-il annoncé le 25 janvier.

Le syndicat n’a pas annoncé son intention de faire grève.

Un risque de propagation

Le Premier ministre Gabriel Attal a rencontré les syndicats agricoles le 22 janvier.

Cependant, la réunion n’a apparemment pas abouti, le président du syndicat agricole FNSEA, Arnaud Rousseau, annonçant « pas de fin aux actions actuelles » sans « solutions concrètes ».

Depuis lors, le gouvernement n’a ni proposé de concessions ni agi pour empêcher les manifestants de bloquer les routes et les autoroutes.

« L’attente est un facteur qui contribue clairement au désordre, qui pourrait déboucher sur toutes sortes d’actions », a averti l’agence de renseignement de la police, la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) le 24 janvier.

« Plus l’attente se prolonge, plus nous risquons de la voir se propager », annonce le communiqué de la DNRT.

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il rencontrerait les manifestants en Occitanie dans l’après-midi du 26 janvier.

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