Un ancien policier accusé d’avoir loué 100 appartements dans des taudis à Marseille

Un ancien policier accusé d’avoir loué 100 appartements dans des taudis à Marseille

Un ancien policier a comparu devant le tribunal de Marseille, accusé d’avoir loué plus de 100 appartements de taudis à des personnes sans papiers. Il risque 10 ans de prison s’il est reconnu coupable.

Gérard Gallas, 50 ans, est accusé d’avoir acheté de grands appartements et de les avoir divisés en appartements beaucoup plus petits – tous en très mauvais état – pour les louer à des personnes vulnérables. La majorité des locataires étaient des travailleurs sans papiers ou des demandeurs d’asile.

M. Gallas aurait loué 122 « propriétés » de cette manière.

Fuites, rats, cafards

Le procès s’est ouvert aujourd’hui (13 novembre) et a été considéré comme un événement marquant dans le contexte des logements de mauvaise qualité dans le sud de la ville.

L’un des immeubles, situé dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Marseille, comptait six appartements qui avaient été divisés en 20 propriétés « séparées ». L’un d’entre eux, d’une superficie de 6 m2 seulement, était loué pour 300 euros par mois. Il n’était pas chauffé et les locataires se plaignaient de fuites d’eau, de rats et de cafards.

M. Gallas a déclaré qu’il n’était pas au courant des situations irrégulières des locataires lorsqu’il leur louait un logement, malgré son passé d’officier de police ayant travaillé dans un centre de détention administrative.

Les locataires ont également rapporté qu’un « homme de main » venait chercher le loyer et leur demandait d’effectuer les paiements soit en espèces, soit en utilisant un terminal bancaire sur lequel les demandeurs d’asile pouvaient payer avec leur carte de l’Office français de l’immigration.

Avant le procès, M. Gallas se serait présenté comme un « homme d’affaires exceptionnel », et les enquêteurs ont trouvé sur son ordinateur un manuel – apparemment écrit par lui – intitulé « Comment je suis devenu millionnaire ».

L’accusé et ses associés risquent jusqu’à dix ans de prison s’ils sont reconnus coupables.

Les « marchands de sommeil » sans sommeil

Le maire de Marseille, Benoît Payan, s’est engagé à empêcher les propriétaires peu scrupuleux de « dormir la nuit ». Ces propriétaires sont souvent appelés « marchands de sommeil ».marchands de sommeil (marchands de sommeil) dans la ville.

L’année dernière, M. Payan a déclaré qu’il souhaitait interdire à ces propriétaires d’acheter des biens immobiliers pendant 30 ans, augmenter les amendes à 300 000 euros et faire en sorte qu’ils soient condamnés à un minimum de sept ans de prison, contre un minimum de trois ans actuellement prévu pour les délits de propriété de base.

On estime à plus de 40 000 le nombre de biens immobiliers jugés impropres à l’habitation sur le marché de la ville, dont la plupart seraient gérés par ces « marchands ».

« Je veux que ces gens, qui gagnent de l’argent sur le dos de la misère, ne dorment plus la nuit », a déclaré M. Payan. a déclaré à FranceInfo. « Je demande à l’Etat et aux législateurs de s’emparer de cette question. Il faut tripler les peines de prison, les amendes et saisir les biens. Nous ne pouvons plus supporter cela.

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