Un couple qui a saccagé un château français après s’être fait passer pour un acheteur est emprisonné
Un couple qui s’était fait passer pour des acheteurs afin de s’introduire dans un château français pour ensuite le squatter pendant quatre mois et en saccager l’intérieur a été condamné à une peine de prison par un tribunal de Versailles.
Le tribunal a appris que les escrocs, connus sous le nom de Michael B. et Céline L., avaient fait une offre d’achat de 11 millions d’euros pour le château de Sauvage d’Emancé (Yvelines) en mars 2023.
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– Depecker (@XavierGil_MPils) 4 février 2018
La propriétaire allemande les a autorisés à vivre dans le château en attendant le paiement, dont ils lui ont dit qu’il serait retardé « en raison de complications bancaires causées par le Brexit ».
« En juillet 2023, alors que je n’avais toujours pas reçu de paiement, j’ai fait le voyage en France depuis Berlin », a déclaré la propriétaire Gabrielle B.
« Je les ai attendus pendant trois jours dans un hôtel de Rambouillet, puis je me suis rendue au château.
« C’était une honte absolue… Tout avait été détruit. Rien n’était récupérable ».
Les escrocs avaient découpé les tentures du XVIIIe siècle, poncé les sculptures en bois anciennes, arraché le parquet et vendu les meubles.
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Une histoire d’escroqueries
Les squatters ont abandonné le château, mais les gendarmes de Rambouillet et les inspecteurs de Versailles chargés de l’affaire ont rapidement identifié un schéma d’activité des escrocs remontant à près de vingt ans.
En 2006, Michael B. a escroqué 140 000 euros à des investisseurs pour organiser un concert au stade du Racing Club de Lens. Il avait prétendu que Robbie Williams y participerait.
Deux ans plus tard, il a tenté la même escroquerie au Valenciennes Football Club, cette fois pour organiser un concert de la star française de la pop Stromae.
Les enquêteurs ont ensuite retrouvé la trace d’un manoir que le couple avait squatté à Montfort l’Amaury (Yvelines). Ils s’étaient fait passer pour des acheteurs et avaient convaincu le propriétaire de leur louer les lieux pendant la durée de la vente. Le propriétaire n’a perçu aucun loyer.
Le couple a finalement été arrêté alors qu’il squattait une autre propriété, d’une valeur de 1,6 million d’euros, à Dolus d’Oléron (Charente-Maritime) en janvier 2024.
Des vies ruinées par ces escroqueries
Michael B. a déclaré au tribunal de Versailles que s’il acceptait les faits de l’affaire, ses intentions étaient pures.
« A Sauvage, j’espérais trouver des investisseurs pour développer des activités commerciales : une usine de fabrication de gobelets qui se remplissent par le bas, un restaurant au bord du lac et une activité hôtelière », a-t-il déclaré.
« Mais vous n’aviez pas d’investisseurs », souligne le juge.
« Non », répond Michael B.
Sa compagne, Céline L., a déclaré au tribunal qu’elle avait également été trompée par Michael B.
« Il m’a toujours dit qu’il était solvable », a-t-elle déclaré. « Il m’a toujours dit qu’il était solvable, qu’il allait toucher des royalties pour son travail d’ingénieur du son. J’étais stupide, naïve ou amoureuse… Aujourd’hui, je me sens idiote »
L’accusation a déclaré au tribunal que les dommages causés par le couple n’étaient pas seulement financiers et culturels, mais qu’ils avaient également eu un impact profond sur les victimes.
« Derrière ces escroqueries, il y a des vies qui sont ruinées », a déclaré Alexis Bureau, procureur de la République.
« Il y a d’innombrables factures impayées, des artisans qui n’ont plus rien à débourser… à cause d’eux, un jeune artisan est aujourd’hui en grande difficulté financière et risque la faillite. »
Le tribunal a condamné Michel B. à deux ans de prison avec quatre ans de sursis. Sa compagne, Céline L., a été condamnée à six mois de prison et 18 mois avec sursis.
Cependant, jusqu’à présent, le couple n’a été jugé que pour les dommages causés au château de Sauvage d’Emancé.
« L’attention portée par les médias à cette affaire signifie qu’il est très probable que d’autres victimes se manifestent », a déclaré une source judiciaire. 78 actu. « Maintenant qu’ils sont entre les mains de la justice, une cascade de procès va s’abattre sur eux ».
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