Un député français demande un rapport sur le rétrécissement avant l’achat d’un bien immobilier
Un député français a demandé qu’un diagnostic sur les problèmes potentiels de rétrécissement soit recommandé lors de l’achat d’une maison, afin de réduire le risque que les acheteurs soient affectés par des dommages futurs.
Ce diagnostic s’inspirerait de l’actuel diagnostic énergétique DPE exigé lors de l’achat d’un bien immobilier et serait encouragé pour les personnes achetant des maisons où le risque de dommages dus au retrait des sols argileux est élevé.
Le député recommande également que toutes les annonces immobilières contiennent un lien – ou une recommandation de visite – vers le site georisques.gouv.fr, où les acheteurs potentiels peuvent s’informer sur le risque de retrait-gonflement des argiles dans la région où se trouve le bien immobilier.
« Il est incroyable qu’un risque reconnu comme catastrophe naturelle depuis 1989 n’ait pas fait l’objet de plus de mesures préventives », a déclaré Vincent Ledoux, membre du parti Renaissance de M. Macron.
D’autres recommandations du rapport visent à améliorer les modalités d’indemnisation des dommages causés par le phénomène.
Non obligatoire mais recommandé
M. Ledoux a été chargé de présenter un rapport sur la question des fissures dans les maisons causées par le « retrait » (Retrait-gonflement des argiles(RGA) dans un sol argileux au début de cette année.
L’expansion et la rétraction subséquente du sol argileux au cours des sécheresses et des saisons des pluies successives peuvent causer des dommages structurels, notamment l’apparition de fissures dans les murs, et, dans le pire des cas, rendre les propriétés inhabitables.
Il a remis le rapport la semaine dernière – que vous pouvez télécharger en français ici – qui comprend une liste de recommandations pour traiter le problème.
Si certaines d’entre elles – comme l’augmentation de 100 millions d’euros par an de la protection contre le rétrécissement et l’indemnisation des maisons touchées par ce phénomène – nécessiteront du temps pour être évaluées, la recommandation relative à un diagnostic des sols est beaucoup plus simple à mettre en œuvre.
« Je propose qu’il soit facultatif », a déclaré le député au Figaro, citant le coût et la localisation de la question pour expliquer pourquoi il ne devrait pas être obligatoire.
Les tests de diagnostic des sols peuvent coûter environ 600 euros, soit deux fois plus que leurs équivalents énergétiques, et si les problèmes de RGA affectent potentiellement la moitié des ménages français, ils sont localisés à certaines grandes régions, comme le Massif central.
Plus d’informations ici : Les demandes d’indemnisation des dommages dus à la sécheresse pourraient être facilitées grâce aux réformes et à Météo-France
Modifications des indemnisations
L’autre recommandation principale du rapport de M. Ledoux est une révision des exigences en matière de catastrophe naturelle nécessaires pour que les propriétaires obtiennent une indemnisation pour les dommages causés par le RGA.
Actuellement, les communes doivent être déclarées « zones de catastrophe naturelle » par le gouvernement avant que les demandes d’indemnisation puissent être faites, ce qui entraîne à la fois de longs délais et un afflux de demandes d’indemnisation qui submergent les compagnies d’assurance.
La « catastrophe naturelle » en question est souvent une sécheresse qui touche une région, bien qu’elle ne soit souvent déclarée que longtemps après la fin de la sécheresse elle-même.
Comme chaque commune doit demander à être officiellement reconnue comme ayant subi une catastrophe naturelle – les fonctionnaires devant venir évaluer les dégâts – même les maisons qui ont souffert ne se voient pas toujours offrir une indemnisation.
« Pour éviter les goulets d’étranglement, nous devons prendre des mesures préventives et anticiper ces risques afin de ne pas avoir à gérer 10,5 millions de maisons en même temps », a déclaré le député.
Il prévoit notamment de limiter le délai de traitement d’une demande d’indemnisation (six mois maximum) et de mettre à la disposition du demandeur tous les détails du rapport de l’expert, y compris l’évaluation du coût des réparations.
Cette mesure devrait également contribuer à réduire le nombre de demandeurs qui sollicitent une deuxième évaluation, ce qui entraîne des retards encore plus importants.
Une autre idée consiste à donner aux communes la possibilité de demander des décisions en matière de catastrophes naturelles, propriété par propriété, les communes fournissant leur propre analyse des assureurs à envoyer au gouvernement, plutôt que d’attendre que le gouvernement envoie ses propres experts.
« Si la cause des fissures est bien la sécheresse, une commission interministérielle devra se réunir pour décider de la reconnaissance ou non de l’état de catastrophe naturelle. [in the commune] », a déclaré M. Ledoux.
Un essai a récemment été lancé dans 300 foyers afin d’évaluer quatre méthodes permettant de réduire les dommages causés par l’AGR – vous pouvez lire notre article sur cet essai ci-dessous.
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