Un maire français arrêté pour corruption après avoir été piégé par un voyant
Un maire du sud de la France a été arrêté et accusé de corruption après avoir été incité à embaucher des personnes et à dépenser de l’argent public par une « voyante » locale qui modifiait sa voix lors des appels qu’elle lui adressait, lui faisant croire que la voix appartenait à une « force surnaturelle ».
Gilles d’Ettore, maire d’Agde (Hérault, Occitanie), a été arrêté et placé en garde à vue le 21 mars, dans le cadre d’une affaire de « prise illégale d’intérêt et de corruption », a déclaré le procureur de Béziers dans un communiqué.
Il est mis en examen pour « détournement de fonds par personne dépositaire de l’autorité publique, prise illégale d’intérêts et corruption ».
Une femme de 44 ans, qui se décrit comme une « voyante, médium et guérisseuse indépendante », a également été arrêtée et interrogée, accusée d’avoir délibérément piégé et corrompu le maire.
Son mari, actuel directeur des services techniques de la mairie d’Agde, a également été placé sous contrôle judiciaire et interdit d’exercer ses anciennes fonctions. Il est soupçonné de « prise illégale d’intérêt, détournement de fonds par personne dépositaire de l’autorité publique et corruption ».
Un être surnaturel venu de l’au-delà
La femme est accusée d’avoir appelé le maire, ainsi que certains membres de sa famille et des amis proches, en modifiant sa voix dans le but de les tromper ou de les confondre.
Elle est soupçonnée d’avoir utilisé au téléphone une « voix masculine, calme et rauque » pour faire croire à ses interlocuteurs qu’ils étaient « en conversation avec un être surnaturel venu de l’au-delà ».
Cette voix incitait les gens à « s’inquiéter du bien-être de cette femme, y compris sur le plan matériel », a déclaré le procureur.
La femme a déclaré que ses appels avaient réussi à persuader le maire de lui accorder plusieurs « faveurs », y compris le recrutement de cinq membres de sa famille et d’amis proches pour travailler pour la commune. Cela inclut la nomination de son mari à la mairie.
M. d’Ettore a admis que la femme avait réussi à le convaincre qu’elle était « dotée de pouvoirs surnaturels » et qu’il se sentait si proche d’elle qu’il la considérait comme sa fille.
Il n’a réalisé qu’il avait été victime d’une escroquerie que lorsque les enquêteurs lui ont montré une vidéo de la femme modifiant sa voix.
Cependant, M. d’Ettore a nié avoir commis un quelconque délit.
L’enquête a débuté en octobre 2023, avec l’audition d’une quarantaine de personnes. Le parquet de Béziers a ensuite ouvert une information judiciaire « contre X » le 5 janvier pour « escroquerie en bande organisée ».
L’enquête se poursuit.
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