Un touriste français détenu en Égypte pour une statue souvenir vieille de 4 500 ans

Un touriste français détenu en Égypte pour une statue souvenir vieille de 4 500 ans

Une touriste française a raconté comment elle a été détenue en Égypte après avoir été arrêtée à l’aéroport parce qu’elle était soupçonnée d’avoir tenté de faire sortir clandestinement un ancien objet égyptien dans ses bagages à la fin de ses vacances.

Nathalie, avocate, a déclaré avoir acheté la statuette – représentant un personnage assis regardant vers le haut – en croyant qu’il s’agissait d’une réplique. Elle a déclaré avoir payé l’équivalent de 250 euros dans une boutique de luxe.

Elle a été détenue au poste de police de Louxor pendant huit jours avant d’être autorisée à rentrer chez elle.

Nathalie, 56 ans, et des amis étaient en vacances en Égypte depuis 10 jours et avaient visité certains des sites archéologiques les plus prisés du pays. Le groupe a raconté à Ouest France que le dernier jour, ils se sont rendus dans un hôtel de luxe et ont acheté la statuette en métal.

« Nous voulions faire les choses correctement », a déclaré Nicolas, un ami de Nathalie qui voyageait avec elle, pour expliquer pourquoi le groupe s’est rendu dans une boutique haut de gamme. Nathalie elle-même a déclaré que le vendeur étant bien établi, elle pensait que l’achat dans cette boutique serait « sans risque ».

Mais lorsque les sacs de Nathalie ont été fouillés à la sécurité de l’aéroport, les inspecteurs ont trouvé l’objet et l’ont accusée d’avoir tenté de voler un artefact précieux.

Trois experts ont été appelés et deux d’entre eux ont déclaré qu’ils pensaient que la statuette était une pièce antique qui pouvait avoir jusqu’à 4 500 ans. La police a ensuite emmené Nathalie au poste de police de Louxor.

Complications judiciaires

Elle a ensuite été accompagnée et soutenue par le représentant égyptien de la société par laquelle elle avait réservé, Voyageurs du Monde. Il l’a aidée à traduire et a également contacté des ambassadeurs et des gouvernements pour les aider.

Elle a comparu devant un tribunal un jour plus tard, où le juge a reconnu qu’elle avait agi de bonne foi et avait acheté la statue en pensant qu’il s’agissait d’une copie souvenir d’un artefact, et non de l’objet réel.

Toutefois, le jugement devait être validé par l’Agence nationale de sécurité du pays, basée au Caire. Celle-ci n’a pas été obtenue.

Huit jours sur un banc de fer

Nathalie raconte qu’elle a donc dû rester dans la gare, dormant sur un canapé et s’asseyant sur un banc en fer pendant la journée.

« C’est devenu mon quotidien : On me sortait du bureau vers 10 heures et on me remettait dans la salle ‘active’ du commissariat. Je passais toute la journée sur un banc », a-t-elle déclaré.

Son téléphone a été confisqué. Elle a pu lire des livres, ne mangeant que deux bananes par jour et buvant de l’eau en bouteille pour éviter de tomber malade.

La bureaucratie égyptienne

Après huit jours de détention, Nathalie a pu quitter l’Égypte le 2 février 2024 et a été escortée jusqu’à l’aéroport par des policiers et des agents de la sécurité nationale avant de prendre un vol pour Paris.

Le directeur de Voyageurs du Monde s’est dit surpris par cette affaire, car la compagnie n’a jamais eu de problèmes en Egypte. Il a cependant salué le jugement des autorités et la reconnaissance rapide de l’innocence de Nathalie, malgré les longues journées qui ont suivi.

Il a déclaré : « Dans cette affaire, il ne s’agissait pas d’un problème de corruption ; on ne nous a pas demandé de payer de l’argent. Il s’agissait plutôt d’une illustration de la machine bureaucratique judiciaire égyptienne, dans laquelle la Sécurité nationale doit avoir le dernier mot. »

La statuette fait actuellement l’objet d’une troisième expertise sur sa valeur réelle et son âge.

Articles connexes

L’aéroport parisien d’Orly teste des scanners qui suppriment la nécessité d’une pochette de liquides

Le cercueil du « plus grand roi » de l’Égypte ancienne exposé à Paris

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *