Le département du Morbihan, en Bretagne, a été placé cette semaine en alerte sécheresse alors que la France continue de souffrir d’un manque de précipitations et de nappes phréatiques.

La nouvelle alerte a été émise le 11 septembre après que les niveaux d’eau du département soient passés sous les seuils autorisés fixés par arrêté préfectoral le 18 juillet.

Elle fait suite à un manque important de précipitations dans la région au cours de l’été. Les habitants du département sont invités à économiser l’eau autant que possible. Les agriculteurs sont également invités à réduire leur consommation d’eau et à la recycler.

Il est conseillé aux habitants de prendre des douches plutôt que des bains, de ne faire fonctionner les lave-vaisselle et les lave-linge que lorsqu’ils sont complètement remplis et seulement lorsque c’est nécessaire, de ne pas laver les voitures et les véhicules et d’installer des dispositifs d’économie d’eau sur les robinets et les douches lorsque c’est possible.

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La crise de l’eau n’est pas derrière nous

Cette déclaration intervient alors que la sécheresse se poursuit dans tout le pays.

Le niveau de certaines nappes phréatiques a légèrement augmenté, mais 189 communes du pays n’ont toujours pas accès à l’eau courante en raison du faible niveau de l’eau. Cela représente 40 000 personnes.

Christophe Béchu, ministre de l’Ecologie a déclaré à Libération que « notre crise de l’eau n’est pas encore derrière nous ». Il a précisé que si la plupart des communes privées d’eau sont situées dans « le bassin méditerranéen et dans le couloir rhodanien… il y a aussi quelques cas en Bretagne ».

Le nombre de communes privées d’eau a plus que doublé depuis le 10 août (85). Plus de trois zones sur cinq (62%) ont des niveaux d’eau souterraine inférieurs à la moyenne pour la saison, et 18% ont des niveaux « très bas ».

Légère amélioration

Cependant, il y a beaucoup moins de communes privées d’eau cette année que les 700 communes touchées à la même période en 2022.

De même, les niveaux des nappes phréatiques ont légèrement augmenté depuis juillet, lorsque 72 % d’entre elles étaient basses, et depuis la même période l’année dernière, lorsque 77 % d’entre elles étaient basses.

« Cette année a bénéficié d’un soutien pluviométrique », explique Violaine Bault, hydrologue au Bureau national des ressources géologiques (BRGM), a déclaré à La Dépêche.

Cependant, malgré les précipitations du printemps et de l’été dans certaines régions, d’autres départements restent secs et l’effet est mitigé à l’échelle nationale.

Globalement, le BRGM estime que « la situation est [still] se dégrade dans le sud », tandis que « dans le tiers nord de la France, les précipitations de juillet et août ont entraîné des épisodes de recharge » en de nombreux endroits.

Mme Bault a déclaré que si « la situation est la plus favorable que nous ayons connue depuis février », il reste des zones en Méditerranée, dans le couloir rhodanien et dans le sud de l’Alsace « qui sont préoccupantes »…[and] qui connaissent des niveaux historiquement bas ».

Selon elle, outre le manque de précipitations au cours de plusieurs hivers, le niveau des nappes phréatiques a également été affecté par « des demandes importantes sur les nappes phréatiques » pour l’eau potable, l’irrigation agricole et le tourisme.

Selon elle, les niveaux d’eau ne devraient pas augmenter de manière significative avant le mois d’octobre, et la population est invitée à continuer d’économiser l’eau au moins jusqu’à cette date et au-delà. L’année prochaine (2024) devrait également être marquée par des problèmes persistants, en raison de l’aboutissement de plusieurs années de faibles précipitations.

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