VOIR : Les tensions s’exacerbent alors que Macron tente de désamorcer les protestations des agriculteurs français

VOIR : Les tensions s’exacerbent alors que Macron tente de désamorcer les protestations des agriculteurs français

Le président Macron a annoncé un nouveau « prix plancher » pour certains produits agricoles ainsi que des plans pour une loi européenne sur l’agriculture afin de désamorcer la situation tendue avec les agriculteurs au milieu de scènes chaotiques au Salon de l’agriculture de Paris.

Les agriculteurs protestent depuis plusieurs mois contre la multiplication des réglementations européennes, les retards dans le versement des aides publiques et l’interdiction de certains pesticides courants.

Ces tensions ont refait surface samedi (24 février) lorsque la visite de M. Macron au Salon de l’agriculture de Paris a donné lieu à une émeute mineure.

Le président devait négocier avec les agriculteurs avant d’inaugurer le salon, qui est l’un des plus importants du monde.

Cependant, lorsque M. Macron est entré dans le bâtiment du Parc des expositions de Versailles (Yvelines), les manifestants ont forcé les portes pour le suivre à l’intérieur, provoquant des scènes de chaos alors que les gendarmes et les CRS tentaient de reprendre le contrôle.

Le spectacle a ouvert avec une heure et demie de retard en raison des perturbations.

Le gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal leur a offert plusieurs concessions, mais les deux principaux syndicats d’agriculteurs ont exprimé leur mécontentement quant à la rapidité avec laquelle le gouvernement a soutenu ses promesses par des mesures législatives.

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Alors que les barrages routiers nationaux ont pris fin, les blocages locaux et les manifestations dans les supermarchés et les centres d’approvisionnement des supermarchés se poursuivent, de nombreux agriculteurs affirmant qu’ils ont besoin d’une plus grande protection contre les importations étrangères moins chères qui ne sont pas soumises à la législation française sur l’étiquetage énergétique.

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Un « prix plancher » et un projet de loi européenne sur l’EGalim

S’exprimant loin des sifflets, des huées et des railleries des agriculteurs, M. Macron, qui a passé 13 heures au salon, a annoncé deux nouvelles mesures destinées à apaiser les syndicats.

Le premier est un « prix plancher » qui tient compte du coût de production de certains produits agricoles. Les distributeurs ne pourront pas acheter des produits en dessous de ce prix.

Ce « prix plancher » existe déjà pour de nombreux produits, mais les agriculteurs affirment qu’il ne va pas assez loin pour le lait et la viande bovine en particulier.

Le nouveau « prix plancher » proposé renforcera vraisemblablement le système existant.

Une telle mesure avait déjà été proposée par le parti de gauche La France Insoumise en janvier 2024, mais avait été rejetée par le ministre de l’agriculture Marc Fesneau.

La deuxième mesure annoncée par M. Macron est une proposition de version européenne de la loi française EGalim.

Plus d’informations ici : Qu’est-ce que la loi française EGalim et pourquoi est-elle importante pour les agriculteurs ?

L’idée n’est pas nouvelle. En effet, le syndicat agricole FNSEA affirme depuis plusieurs mois qu’une telle mesure est le seul moyen d’empêcher les supermarchés de sous-coter les produits français par des importations étrangères moins chères.

Cependant, selon Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à AgroParisTech, le chemin législatif vers une loi EGalim à l’échelle européenne serait long.

« L’application de règles uniformes pour l’achat de biens et pour la concurrence dans le marché unique serait… compliquée », a-t-il déclaré à la presse. Public Senat.

« En Allemagne, les entreprises ont tendance à créer des relations contractuelles à long terme avec leurs fournisseurs, fondées sur la confiance », a-t-il déclaré. « D’un autre côté, on dit que si les entreprises françaises voient une bonne affaire, elles s’en emparent ».

Indépendamment de la difficile mise en œuvre d’une telle loi, M. Macron a tenté une note de défi à la fin de sa journée difficile au Salon de l’agriculture de Paris.

« Nous avançons », a-t-il déclaré. Et c’est ce que les agriculteurs français méritent ».

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